REAMENAGEMENT TECHNIQUE DU GOUVERNEMENT ARRIÈRE-GOÛT DU DÉBAUCHAGE

Mardi 29 septembre 2015 - 06:07

Sur liste de nouveaux membres de l’équipe Matata, on retrouve des éléments du PDC, de l’ACO et de l’ARC.

Ce n’est pas tous les jours qu’après la lecture des membres du Gouvernement que, deux jours après, la Présidence de la république revient à la charge pour préciser leurs partis politiques. C’est pourtant ce qui a été fait dimanche dernier. Est-ce un fait de hasard ? Pas politique. Sur la liste lue pour la seconde fois à la Radio télévision nationale congolaise (RTNC), les noms, les provinces et les partis de tous les nouveaux membres du Gouvernement. Ce qui, comme il fallait s’y attendre, est la base d’une très vive controverse dans certaines formations politiques congolaises touchées par cet acte.

Comment expliquer que des membres de partis politiques exclus de la Majorité présidentielle (MP), soient encore comptés parmi ceux qui font partie du nouveau Gouvernement congolais ? La question est sur les lèvres de bon nombre d’observateurs avertis. Car, très logiquement, aucun membre de ces formations ne devait figurer au sein de l’Exécutif national étant donné que la sanction de la Majorité est du coup réputée sans appel. Mais, curieusement, les PDC de José Endundo, l’ACO de Dany Banza, l’ARC d’Olivier Kamitatu et l’Unafec siègent, à en croire le réaménagement technique, au sein du Gouvernement central dirigé par le Premier ministre Augustin Matata Ponyo Mapon.
Comment peut-on comprendre que des membres des partis du G7, fassent encore partie de l’Exécutif national ? Voilà qui rappelle à nombre d’observateurs la bonne et vieille méthode de débauchage connue sous le régime du maréchal Mobutu. Car, indique-t-on, la scène politique congolaise est faite de sa réalité. Le parti, soutient-on, appartient d’abord à celui qui l’a créé et qui s’investit sur touts les plans pour qu’il soit effectif. Personne ne peut, à ce titre, se réveiller un matin pour déclarer qu’elle a ravi, quelles qu’en soient les raisons, l’AFDC de Modeste Bahati Lukwebo ou la CCU de Lambert Mende Omalanga.
De la même manière, personne ne peut dire sur la place publique qu’elle a évincé Gabriel Kyungu de l’Unafec sans prendre réellement le pouvoir au Katanga, le fief de cette formation politique, l’ARC d’Olivier Kamitatu qui compte des députés nationaux et d’autres, le PDC de José Endundo. Comment expliquer que des gens non autrement identifiés au bataillon, se demandent les observateurs, se permettent de dire qu’ils ont évincé les leaders de ces partis pour s’ouvrir la voie d’entrer au Gouvernement et juste au moment où le G7 est exclu ?

UNE EXPERIENCE QUI A DEJA ETALE SES LIMITES PAR LE PASSE
C’est ce qui rappelle aux observateurs, la triste époque de débauchage connue sous Mobutu. Le Maréchal président avait beau débaucher des cadres de l’UDPS, cette formation politique continuait à secouer la scène politique congolaise au point qu’elle a survécu à la mort du maréchal Mobutu. Aujourd’hui encore, une bande de gens a tenté d’évincer Tshisekedi sans vraiment y parvenir.
Chose curieuse, dans le même temps, ce sont des partis membres du G7 qui semblent été mis à contribution pour constituer le Gouvernement III. Pour les observateurs, cette stratégie politique a déjà étalé ses limites dans le passé et on aurait du, carrément, éviter d’emprunter la même voie aujourd’hui. A moins qu’on cherche à larguer une polémique inutile avec des partis exclus de la Majorité présidentielle tout simplement. Cette situation étant loin de la réalité, soutient-on, on devrait accorder des postes aux partis de la Majorité qui peuvent se défendre sur le terrain lors de la grande bataille politique au lieu de donner l’impression de ressusciter le débauchage. M. M.