Récusation d’Edem Kodjo : Le Rassemblement de l’Opposition à la croisée des chemins

Jeudi 28 juillet 2016 - 11:24
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La récusation du Facilitateur de l’Union africaine aura-t-elle été le geste de trop qu’a posé le Rassemblement ? Tshisekedi, qui a pratiquement réussi à faire marcher la Communauté internationale, a tout reçu de cette dernière : la désignation d’un Facilitateur, la mise en place d’un panel d’experts devait accompagner ce dernier ainsi que toute une série d’autres préalables.

Mais aujourd’hui, force est de constater que la dernière position radicale prise contre Kodjo n’a produit aucun effet. Kodjo reste en place et a effectivement lancé les travaux préparatoires du Dialogue. Le samedi 30 juillet, c’est le lancement officiel des travaux du Comité préparatoire.

Réagissant à la déclaration du Rassemblement, le Facilitateur assure continuer à jouir de la pleine confiance de l’Union africaine, celui-ci le dit presque sur un ton de défi et révèle par la même occasion bénéficier du soutien d’autres forces vives du pays.

Le go

Moralité : si la violente réaction du Rassemblement avait provoqué un séisme jusqu’au niveau d’Addis-Abeba, Edem Kodjo ne se serait pas hasardé à lancer les travaux préparatoires du Dialogue.

Il ne faut surtout pas s’imaginer que sa décision a été prise à la légère. Elfe doit l’avoir été après consultation préalable de ses mandats. Lesquels, à leur tour, ont eu le temps d’alerter les autres partenaires de la Communauté internationale. Dont l’Onu, l’Union européenne et l’OIF.

Tous les partenaires n’ayant émis aucune objection, il va de soi que l’Union africaine a donné le go à son émissaire dans la crise congolaise.

Pour un dossier aussi sensible que le Dialogue en Rdc, Kodjo ne saurait opérer sans l’aval d’Addis-Abeba pour les décisions d’envergure. Ce fait se trouve d’autant plus corroboré par le fait que la décision de lancer le Dialogue fin juillet vient d’une réunion stratégique tenue à Addis-Abeba entre le Facilitateur, le groupe d’experts et le Représentant spécial du Secrétaire général de l’Onu au Congo-Kinshasa. Kodjo n’a donc fait qu’entériner ce quia été décidé en amont.

Remettre Kodjo en cause aujourd’hui, c’est remettre en cause tout cet engagement de très haut niveau sur le plan international.

Point besoin d’un effort pour comprendre que cette fois l’Union africaine n’est pas prête à se faire mener par le bout du nez. Cela est attesté par le fait que l’organisation continentale n’a pas pris acte de la déclaration du Rassemblement.

Il s’engage dès lors une sorte de bras de fer silencieux entre cette dernière plate forme et l’Union africaine. Situation qui avait poussé Palmarès a tiré la sonnette d’alarme la semaine dernière.

N’importe comment, le Rassemblement de Genval s’est placé dans une situation délicate. A savoir qu’elle devra très bientôt choisir entre rejoindre le train du Dialogue où il sera, à l’issue des travaux du Comité préparatoire ou continuer à ignorer le processus, ce qui ne serait pas sans discréditer la plateforme de Genval, surtout si le Comité préparatoire réussit sa mission et que le processus même du pré-Dialogue enregistre des avancées très significatives.

Par LP