Réduction des effectifs des casques bleus : « C’est le Conseil de sécurité qui en décide … », renseigne Köbler

Jeudi 18 décembre 2014 - 14:13

A l’occasion de la toute dernière conférence de presse de la Monusco de cette année 2014, Martin Köbler, représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en RDC, a répondu aux préoccupations des médias, hier mercredi 17 décembre au QG de la structure onusienne à Kinshasa. Au menu : la réduction d’effectifs des casques bleus, le rapatriement des FDLR et des ex M23, les massacres de Beni.

A l’en croire, en effet, au regard de la stabilisation de la RDC, la revue stratégique de réduction des éléments de la Monusco est en discussion entre le gouvernement congolais et le Conseil de sécurité de l’Onu qui a donné le mandat à la Monusco. « C’est ce dernier qui décide s’il y aura 20.000 ou 17.000 membres. Pour l’instant, face aux atrocités commises en RDC, il faut agir vite contre l’ADF et se préparer contre les FDLR, car le délait butoir du 2 janvier approche. Nous devons aider l’Etat à instaurer son autorité sur l’ensemble du territoire, car c’est la chose la plus importante … », a-t-il indiqué.

Puis d’ajouter que le Secrétaire général adjoint des Nations Unies chargé des opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, s’est aussi exprimé sur cette question en précisant qu’il ne faut surtout pas agir avec précipitation. « … Cela dépend aussi de ce gouvernement qui doit démontrer ses performances dans le domaine de santé, éducation, service de base, etc. En tout état de cause, au finish, c’est le Conseil de sécurité qui décide en concertation avec le gouvernement congolais », a affirmé le patron de la Monusco.

Concernant la principale question liée à la publication d’un calendrier global des élections, Köbler a paraphrasé la position très claire du Chef de l’Etat exprimée lors de son adresse au Parlement en congrès le lundi dernier. « C’est très clair, il veut de bonnes élections. La Communauté internationale veut très bientôt voir le calendrier global pour s’apprêter à financer ces scrutins (municipaux, locaux, urbains, etc) », a-t-il précisé.

Rapatriement des ex-combattants : le clash

Interrogé sur le début de l’opération de rapatriement des ex-combattants M23 réfugiés en Ouganda depuis la chute de ce mouvement rebelle, il y a plus d’année, Martin Köbler a insisté sur le fait que ce retour doit être « volontaire ».

En effet, de nombreuses sources ont rapporté que mardi soir à l’aéroport militaire d’Entebe en Ouganda, 120 ex-combattants dont une femme ont pris l’avion, à destination du camp DDR de Kamina au Katanga.

Il convient de noter qu’à ce sujet, le coordonnateur du Mécanisme national de suivi de l’accord d’Addis-Abeba (MNS), François Muamba, a déclaré hier à la radio onusienne que les autorités ougandaises ont également contribué à favoriser ce processus. « Nous avons signé un protocole d’accord qui permet de rapatrier en RDC les ex-M23 ainsi que tout le matériel roulant et en armes, munitions que les fuyards, dans leur défaite, avaient pu emporter ici en Ouganda », a-t-il souligné.

Néanmoins, le rapatriement de ce premier groupe d’ex-M23 a coïncidé avec un incident dénoncé par ces ex-rebelles qui ont accusé mardi l’armée ougandaise d’avoir organisé une opération de rapatriement forcé. Cette opération aurait mal tourné, faisant plusieurs blessés par balles.

Des informations démenties par François Muamba qui s’en étonne. Pour lui, il s’agit plutôt des manœuvres des ex-responsables de ce mouvement rebelle qui essaient de dissuader leurs troupes de rentrer en RDC. « Il y a des ex-dirigeants du M23 qui essaient d’aller dans un autre agenda. Nous avons entendu des propos du genre : « Si vous restez réfugiés politiques en Ouganda, on va vous mettre dans des avions pour vous amener au Nord du Canada où vous allez vibre ». Des stupidités qui montrent tout simplement que c’est des généraux sans troupes ; des gens qui essaient de prendre la base des ex-combattants en otage. Nous avons déjoué cela », a-t-il expliqué.

Nord-Kivu : situation toujours imprévisible

Dans le registre sécuritaire, le lieutenant colonel Félix Prosper Basse, porte-parole militaire de la Monusco, a réaffirmé que la situation sécuritaire au Nord-Kivu, durant la semaine qui vient de s’achever, demeure tendue, volatile et imprévisible suite à l’activisme des groupes armés. Ceux-ci, particulièrement celui les rebelles de l’Alliance des Forces Démocratiques (ADF), continuent de perpétrer des exactions contre les populations civiles dans le territoire de Beni.

Toutefois, assure-t-il la Force de la Monusco et les forces de défense et de sécurité congolaises maintiennent sous leur contrôle l’environnement sécuritaire, par la conduite d’opérations de neutralisation de ces forces négatives. D’où la poursuite de l’opération « Sukola1 », menée par l’armée congolaise soutenue par la Monusco, afin de mettre un terme aux atrocités commises par les éléments résiduels de l’ADF contre les populations locales.
Tshieke Bukasa