La réforme ne peut aboutir sans communication avec toutes les parties prenantes. C’est ce que pense le Ministre de la Fonction Publique, Pascal Isumbisho qui a ouvert le mardi, 13 octobre dernier, une grande campagne nationale de la vulgarisation sur la vision, politique et stratégie de la réforme sur toute l’étendue de la République Démocratique du Congo. Lors de ces journées de communication, le Ministre a échangé avec les membres des Assemblées provinciales, des Gouvernements Provinciaux, les Directeurs, les Chefs de services des Provinces, les directeurs et Chefs des établissements publics, les représentants des associations syndicales, des organisations de la société civile, des organisations non gouvernementales, les étudiants et cadres des institutions de l’enseignement supérieur et Universitaire.
L’objectif poursuivi par cette démarche du gouvernement est de communiquer, vulgariser et sensibiliser toutes les couches de la population sur la nécessité de réformer l’Etat à partir de la stratégie révisée découlant du Programme d’Actions du Gouvernement, afin qu’ils puissent s’en approprier et participer massivement au processus de sa mise en œuvre. Par ailleurs, cette activité de haute facture vise, entre autres, à communiquer sur le PAG en rapport avec la réforme de l’administration publique comme option stratégique et fondamentale de la réforme de l’Etat, et à vulgariser la vision, la politique et la stratégie de la Réforme et Modernisation de l’administration publique ainsi que la feuille de route pour la mise en œuvre du cadre stratégique de la réforme. Il s’agit également de vulgariser les conclusions du Forum International de Haut niveau sur la Réforme et Modernisation de l’administration publique. En lançant cette campagne, le gouvernement s’attend à plusieurs résultats, notamment la connaissance et l’identification des problèmes majeurs qui gangrènent l’administration publique congolaise, aussi la prise de conscience par les différents acteurs. Une autre attente est de lister et identifier les forces, faiblesses, opportunités et menaces par rapport à la réforme ; la maîtrise des facteurs de risque d’échecs ainsi que les causes des échecs des tentatives de réforme engagées par le passé ; présenté les composantes du projet de la réforme et de rajeunissement, etc.
Représentant le Ministre de la Fonction publique empêché, le Coordonnateur de la Cellule de Mise en œuvre de la Réforme de l’administration publique, Jean-Serge Bikoro, a édifié les étudiants sur la vision et aussi sur les réalisations qui entrent dans le cadre de la réforme. A en croire ses propos, le pays aspire à son émergence à l’horizon 2030. Pour y arriver, il doit disposer d’une administration publique efficace et capable de porter cette vision de l’émergence et il y a des prix à payer pour arriver à cela.
‘’J’étais en train de dévoiler le programme d’action du gouvernement dans le domaine de la réforme en retraçant la vision, la politique et la stratégie du gouvernement pour arriver à disposer d’une administration publique efficace et capable de soutenir l’Etat dans la réalisation de ses missions et fonctions pour aller vers l’émergence à l’horizon 2030. Il y a des grands défis à relever parce que, pendant longtemps, nous n’avons pas pris conscience que les actes que nous posions au quotidien dans nos administrations étaient de nature à casser la maison au lieu de reconstruire. Aujourd’hui, nous devons réparer un certain nombre d’action qui ne sont pas de nature à assurer une administration publique efficace’’, a-t-il dit devant les professionnels des médias.
Le numéro 1 de la CMRAP reste convaincu qu’il faut sans nul doute penser à la question de remettre l’homme à la place qu’il faut.
«Nous devons remettre l’homme au centre de l’action que nous menons et toutes les questions liées à la politique salariale, à la sécurité sociale, à la promotion, à la formation, au rajeunissement, etc. Ce sont des questions qu’il faut se poser, mais également à revisiter un certain nombre de pratiques qui ne sont plus de nature à assurer la performance, mais aussi à intégrer des innovations, non seulement pour s’adapter au contexte actuel, par exemple la décentralisation, mais également de voir comment on peut évoluer en intégrant le mécanisme de la gestion axée sur les résultats », a-t-il poursuivi.
Il y a lieu de noter que pour le quatrième jour, le Ministère de la Fonction publique a communié avec les étudiants de différentes universités de la RDC. Pourquoi ce choix ? Jean-Serge Bikoro répond en ces termes : « Le gouvernement compte sur la jeunesse estudiantine parce qu’on a vu, en parcourant les défis que notre administration est vieillissante. Plus de 200.000 éligibles à la retraite, c’est quand même important sur un total de 800.000 fonctionnaires de l’Etat. Et donc, lorsque le gouvernement va appliquer la politique de retraite en intégrant le fait que ceux qui ont servi l’Etat, ont rendu des bons et loyaux services à la nation, donc ils méritent une retraite honorable. En même temps, l’Etat compte sur cette jeunesse qui est aujourd’hui universitaire pour pouvoir renouveler les départs qui vont devoir s’opérer et pouvoir compter sur cette jeunesse pour disposer d’une administration efficace et capable de réalisation ».
Abordant la question de nouvelles unités, le Coordonnateur de la CMRAP affirme que les mécanismes sont déjà bien définis et que la question de nouvelles unités est un problème auquel le gouvernement se penche à travers le Ministère de la Fonction Publique pour pouvoir régler et régulariser la situation. Mais, a-t-il dit, les actions de la réforme sont de nature à assurer une gestion efficace et durable des ressources humaines pour que, désormais, pareille situation qui ont conduit le pays à disposer de nouvelles unités ne puisse plus arriver. ‘’Il faut donc assurer une politique de recrutement compatible à la loi et qui permet d’assurer la promotion et l’avancement en grade de tous les nouveaux qui vont devoir entrer, mais aussi des anciens qui ne sont pas encore éligibles à la retraite, mais qui vont devoir cheminer tout au long de leur carrière dans l’administration’’, a-t-il martelé.
Satisfaction des étudiants
Abordé lors de ces assises, un énarque, licencié en Science Politique et Administrative de l’Université de Kinshasa a dit sa satisfaction de voir l’organisation de cette campagne nationale. Cédric Samba Mutombo affirme que sa présence à cette activité de sensibilisation de la réforme est motivée par le souci de montrer aux jeunes qu’ils ont un rôle à jouer dans la modernisation de la République Démocratique du Congo et surtout dans sa lutte vers le développement, notamment la première mission qui est d’atteindre l’émergence à l’horizon 2030. Il a lancé un appel vibrant aux jeunes étudiants pour les appeler à s’inscrire à l’Ecole Nationale d’Administration.
‘’Je profite de l’occasion pour dire aux jeunes, j’ai fini l’Université comme vous, et lorsque cette œuvre de l’ENA est arrivée, il y a eu certainement des remous, mais je peux assurer que le concours était basé sur la méritocratie. Voilà pourquoi nous demandons à nos camarades étudiants de bien étudier et de croire aux développements de notre pays. Chacun de nous doit aussi contribuer. L’ENA nous a dotés d’outils, des méthodes, et aussi de valeurs pour rendre service à l’Etat. C’est que nous pouvons lui rendre en retour, c’est de travailler efficacement pour l’Etat congolais à travers notre administration. Nous sommes appelés à défendre les valeurs, le patriotisme, la compétence et aussi l’éthique qui doit caractériser l’agent de l’Etat‘’.
Isumbisho clôture les travaux
‘’Je déclare clôt les travaux de la campagne de vulgarisation sur la vision, politique et stratégie de la Réforme de l’administration publique congolaise’’. C’est en ces mots que le Patron des Ressources Humaines a clôturé les assises de cette campagne.
Le Ministre a exhorté à tous les représentants des différentes catégories d’agents publics qui ont participé à ladite campagne de poursuivre la vulgarisation au niveau de leurs services et bases respectives afin que le plus grand nombre ait une compréhension commune quant à savoir où le gouvernement voudrait conduire l’administration publique, dont l’efficacité des services est un indicateur clé pour juger de la qualité de l’Etat.
Dans son mot, Pascal Isumbisho a dit ses vifs remerciements au Président de la République, Joseph Kabila pour la vision de l’émergence de la RDC, laquelle a inspiré le PAG, duquel le cadre stratégique de la Réforme de l’Administration publique aujourd’hui vulgarisée tire sa substance. Il a par la même occasion remercié le Premier Ministre qui a assuré le patronage de cette campagne. ‘ Le sentiment qui m’anime en ce moment est un sentiment de satisfaction au regard de la participation massive de tous les groupes cibles initialement prévus pour chacune des journées, mais aussi au regard, du haut niveau des débats et de la qualité des recommandations formulées par lesdits groupes cibles conviés aux assises’’, a-t-il dit. Ces recommandations, a-t-il ajouté, je n’en doute point, ne manqueront pas de consolider la stratégie révisée de Mise en œuvre de la réforme pensée par le Gouvernement, en vue de conduire à bon port, le chantier colossal que constitue la réforme, qui se veut être rupture avec les causes des échecs enregistrés par les réformes précédentes de ladite administration, notamment de 1973 et de 1981.
Kevin Inana