Relance de la BIAC : Anne Mbuguje remplace Michel Losembe

Mardi 29 mars 2016 - 09:38
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La nouvelle équipe dirigeante a pour mission d’accélérer la restructuration de la BIAC pour lui donner un nouvel élan après une période difficile.

 

Mis en difficulté depuis la fin du mois de février suite à la décision de la Banque centrale du Congo (BCC) de supprimer son refinancement à la Banque internationale pour l’Afrique au Congo (Biac), le Directeur Général de l’établissement, Michel Losembe, a présenté hier, lundi 28 mars, sa démission au Conseil d’Administration de la Banque qui a nommé Anne Mbuguje, Directrice Générale ad intérim. La nouvelle patronne de la Biac est secondée par deux adjoints : Fabrice Alfonsi et Kevin Falesse.

 

Cette nouvelle direction a pour mission d’accélérer le plan de restructuration et de consolidation de la Biac, entamé il y a trois ans, et de consolider son financement en étroite collaboration avec la Banque centrale du Congo, selon une source proche du dossier.

 

UN NOUVEAU DÉPART

C’est donc un nouveau départ de la BIAC après plusieurs mois de difficultés. La nouvelle équipe va devoir optimiser le réseau de la BIAC et ses effectifs, ce qui implique une réduction du nombre d’agences et de la masse salariale,  notamment parmi les cadres. Elle va également devoir améliorer la rentabilité de la banque. Enfin, pour remédier à la contraction passagère de sa trésorerie liée à la réduction de son refinancement auprès de la Banque Centrale du Congo soucieuse de préserver la stabilité monétaire du pays, la BIAC est en train d’obtenir des avancées notoires sur des opérations de réescompte et de refinancement, Ces avancées ont été élaborées ces derniers jours en étroite collaboration avec le Gouvernement et la Banque Centrale du Congo.

 

En suggérant le changement de la direction et un plan de redressent efficace, la BCC espère une gestion optimum de la BIAC en attendant l’arrivée de potentiels partenaires en mesure de renforcer le capital de la banque.

 

Au cours de la réunion de la Troïka stratégique du gouvernement du lundi 28 mars autour du Premier ministre, l dossier BIAC a été au rendez-vous. La Troïka stratégique a passé en revue la situation de la BIAC, telle que présentée parla Banque centrale du Congo, et faisant état des « difficultés opérationnelles ». « Les membres de la Troïka stratégique sont d’avis que des dispositions adéquates doivent être prises pour préserver la viabilité de cette banque, mais aussi et surtout sécuriser l’épargne publique », a noté le communiqué de la Troïka stratégique.

 

UN TRIO MAISON

Les têtes d’affiche de la BIAC sont toutes les enfants de la maison. Fabrice Alfonsi était Sous-directeur Développement. Quant à Kevin Falesse, il occupait la fonction de Directeur Régional dans la province du Katanga avant de devenir Directeur Marketing.

 

Anne Mbuguje travaille à la BIAC depuis 2005. Jusqu’alors, elle occupait la fonction de directrice commerciale à la BIAC, depuis 2006. Sa biographie expresse indique qu’elle a passé la première partie de sa jeunesse au Congo. Elle a étudié ensuite le droit à l’Université libre de Bruxelles et obtenu un diplôme qu’elle a pu parfaire par un MBA à Londres. Séduite par Londres, elle est engagée par le groupe AlFayed propriétaire des grands magasins Harrods. Elle poursuit ensuite sa carrière de juriste au Maroc pour le compte de Marks & Spencer.

 

En 2005 elle rentre en RDC dans le cadre du rachat de la Banque Congolaise. Elle en deviendra directrice commerciale. Trois mois plus tard, elle choisit de rejoindre la BIAC qui venait de créer le département Corporate. Elle y évolue comme responsable Corporate puis comme directeur commercial. Elle connaît donc la BIAC depuis 11 ans.

 

La Biac est la 3ème banque de détail en RDC en termes de total de bilan. Avec plus de 400 000 comptes fin 2015 contre 366 000 fin 2014, la BIAC a vu son total de bilan (511 milliards de francs congolais ou 563 millions de dollars en 2015 selon des résultats provisoires et avant certification du commissaire au compte), ses encours de crédits (288,9 milliards de francs congolais) et de dépôts (399, 7 milliards de francs congolais dont 245, 3 milliards détenus  par de petits épargnants) en hausse significative par rapport à l’année précédente.

 

Par AMEDEE MWARABU KIBOKO

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