Une affaire de commission à la base du malaise que connaît cette institution hospitalière montée grâce à un partenariat privé indien et congolais, devenu aujourd’hui problématique
Depuis quelques temps l’Hôpital du Cinquantenaire, situé Avenue de Libération, dans la Commune de Kasa-Vubu, en face de la Base logistique du Camp militaire Kokolo, traverse un moment d’agitation occasionné par la personne sensée veiller au bon fonctionnement de ce centre médical, compté parmi les mieux équipés de l’Afrique au Sud du Sahara.
Le Dr Hazeeb Rahman Padiyath, Chairman de Padiyath Healthcare Group, qui dispose de plusieurs hôpitaux à travers le monde, se trouve présentement en désaccord avec le Ministre en charge de la Santé, Kabange Numbi Mukwampa, avec lequel il avait signé un accord de partenariat entre le Gouvernement congolais et le Groupe indien.
La firme Padiyath Healthcare Group, de droit indien, comptant des hôpitaux de luxe en Inde, à Dubai, à Abu Dhabi et à Sharja, aux Emirats Arabes Unis, s’occupe de l’équipement et de la gestion de l’Hôpital du Cinquantenaire pour une durée de 25 ans à dater de mars 2014.
Aujourd’hui, les relations entre les deux hommes ne sont plus au beau fixe. Padiyath Healthcare Group s’est bien acquitté de ses engagements en mettant à la disposition de l’Hôpital du Cinquantenaire des équipements médicaux de qualité, d’une valeur avoisinant les 40 millions USD ;ce centre médical passe ainsi pour l’un du secteur le mieux équipé de l’Afrique centrale voire de l’Afrique au Sud du Sahara, surtout qu’il possède une cardiologie cardiaque valant, selon des spécialistes, 2 millions USD et dont l’équivalent ne se trouve qu’au pays du vénéré Nelson Mandela.
Le gouvernement a jusque-là versé 1,5 millions USD sur les 5 millions de sa contribution annuelle convenue via Kabange Numbi, dans le cadre du partenariat privé-public. La partie congolaise ne s’est pas préoccupée de la régularisation des dossiers administratifs du personnel étranger impliqué dans le projet, dont l’enregistrement des médecins indiens employés à l’Hôpital du Cinquantenaire au Conseil de l’ordre des Médecins (COM).
Le Ministère de la Santé se trouve aussi responsable de la détérioration des relations au sein de l’hôpital entre personnel congolais et indien, pour n’avoir pas bien clarifié les conditions de travail. La firme indienne, qui se réfère à une société de placement pour l’embauche du personnel local, conformément à la législation congolaise, a à faire avec l’entreprise sous-traitante en cas de revendications sociales.
Heureusement que la grève déclenchée par le personnel médical congolais, qui se dit victime de discrimination salariale, a été arrêtée grâce au Vice-Premier ministre, Ministre de l’Emploi, Travail et Prévoyance sociale, dont l’intervention n’a pas été du goût de ceux qui, tapis dans l’ombre, souhaitaient mordicus l’embrasement de la situation au sein de cet hôpital.
Nœud du problème
Comme souligné précédemment, la partie congolaise qui s’était engagée à contribuer financièrement au projet à hauteur de 5 millions USD par an, à raison d’un versement moyen de 1,5 millions USD par trimestre, ne l’a fait qu’une fois depuis l’inauguration de l’hôpital par le Chef de l’Etat jusqu’à ce jour.
Sur l’unique versement intervenu au début du projet, le Ministre avait exigé du Chairman Padiyath une somme de 200.000USD représentant 20% du montant encaissé, en signe de commission. Le partenaire indien, d’après des sources crédibles, qui venait de découvrir les pratiques propres à certains milieux du pouvoir, n’avait pas hésité de débourser cette importante somme.
La tension est montée d’un cran entre les deux hommes quand le gouvernement a, pour des raisons encore inconnues, arrêté de verser sa contribution convenue dans le contrat. Cet arrêt n’a pas permis au Dr Padiyath de payer la commission.
La mésentente a été constatée à cet instant. Les relations se détériorèrent davantage quand le Ministre de la Santé, qui avait déjà installé un bureau de travail au sein de ce centre hospitalier totalement informatisé n’utilisant pas du papier, a été tenu de déloger, sur instruction du Président de la République en personne.
C’est ainsi que l’incident du décès d’une étudiante de l’Université protestante au Congo (UPC), survenu à l’ère de ce climat de méfiance, avait donné lieu à une violente altercation entre le Ministre de la Santé et le N°1 Indien de l’hôpital. Ils sont très nombreux à déplorer ce que vit présentement cet investisseur sous contrat en bonne et due forme avec l’Etat congolais
. Tout harcèlement des partenaires étrangers à son propre profit, sacrifiant l’ambition du Chef de l’Etat et l’intérêt de la population congolaise, reste abominable.
Le trajet suivi
L’Hôpital du Cinquantenaire, qui est de temps en temps sous les critiques de certains Congolais, moins au fait de différents services de qualité à sa disposition, a été ouvert au public en date du 22 Mars 2014. L’une de ces importantes réalisations du quinquennat en cours du Chef de l’Etat a coûté plus de 100.000 millions USD au contribuable congolais.
Soucieux d’offrir au peuple des soins médicaux dignes, le Président Joseph Kabila se détermina de matérialiser le projet de l’Hôpital du Cinquantenaire. Il souhaita confier ce projet à une firme allemande pour son expertise et la fiabilité de ses appareils techniques.
Mais le travail, sur proposition du Ministre des ITPR de l’époque, Pierre Lumbi, fut confié à une firme chinoise, dirigée par un officier militaire de ce pays. Les résultats obtenus ont été décevants, selon l’inventaire établi par un bureau d’études français spécialisé dans le secteur médical.
Loin de se décourager, comme tout était à refaire, Joseph Kabila dût instruire le gouvernement de trouver un partenaire privé susceptible d’apporter des capitaux frais et qui pouvait se charger de la gestion de l’hôpital.
Le partenaire cubain qui avait soumissionné n’a pas été retenu, pour n’avoir pas des moyens financiers conséquents capables de mener à bien le projet à la hauteur souhaitée par le Chef de l’Etat. En visite à Dubaï, Dr Kabange Numbi prit contact avec le Responsable du Groupe Padiyath, avec lequel le Gouvernement finit par signer un partenariat public-privé d’une durée de 25 ans, après laquelle l’Etat congolais reprendra sa souveraineté sur cet hôpital et ses installations.
Par KerK