Sur les collines du centre-ville de Gbadolite, aujourd’hui chef-lieu de la province du Nord-Ubangi, se dresse la résidence de feu le maréchal Mobutu que l’on peut encore reconnaître par des décombres.
« Pourquoi a-t-on détruit ce bijou ? Il fallait le laisser pour ne fût-ce qu’alimenter le tourisme et permettre aux gens de voir dans quelles conditions vivait le maréchal Mobutu ». C’est la réflexion que je me faisais en visitant tout récemment ce prestigieux palais.
Passer par Gbaolite sans visiter Kawele, c’est un peu quelque chose de rater d’autant plus que les conditions d’accéder à ce « site touristique » ne sont pas rigoureuses. Une modique « motivation financière d’un villageois commis à la porte d’entrée suffit pour avoir l’idée de la vie de pacha que menait feu le maréchal Mobutu.
De par la curiosité qui les caractérise, des professionnels des médias qui viennent de séjourner à Gbadolite dans le cadre de la mission d’information organisée par les Nations unies ont sauté sur l’occasion pour découvrir la résidence de feu le maréchal Mobutu dont certains d’entre eux entendaient parler en étant encore étudiants, voire même élèves.
Comme nous l’avons indiqué précédemment, arrivés sur le lieu, ces professionnels des médias devaient remplir les conditions exigées, à savoir motiver le villageois commis à la porte d’entrée. Avec 10$, ils ont eu le loisir de visiter toute la résidence en plus de trois quart d’heure. Pour ce faire, il fallait se coller au guide pour ne pas se perdre dans ce labyrinthe.
DE LA GLOIRE À LA DÉCÉANCE
Devenue célèbre à l’époque de l’hégémonie de Mobutu, la ville de Gbadolite accueillait d’importantes personnalités du monde, à telle enseigne qu’on la considérait comme la deuxième capitale de la République démocratique du Congo, alors République du Zaïre. Cet état des choses a fait que l’aéroport national de Moanda soit élevé au niveau international.
Kinshasa n’étant que la capitale administrative, Mobutu, au faîte de la gloire, se retirait régulièrement à Kawele pour annoncer d’importantes décisions, réunir ses collaborateurs des différentes institutions, accueillir les hôtes de marque et ses collègues chefs d’Etat.
Aujourd’hui, il ne reste plus rien de la résidence de Kawele. Tel qu’elle a été pillée, il y a lieu d’affirmer que le peuple s’était effectivement vengé jusqu’à brûler l’effigie de Mobutu. Ne parlons même pas de mobiliers de luxe et autres biens, car les installations électriques étaient même arrachées et revendues. Les professionnels des médias s’en sont rendus compte lors de leur séjour à Gbadolite. Les pillages de ce palais démontrent les ambitions démesurées de celui qui a régné de 1965 à 1997, soit 32 ans, sur l’actuelle RDC, alors République du Zaïre.
Envahie par la brousse, la résidence de Kawele et ses infrastructures ne présentent plus qu’un squelette.
Par VERON Cléùent KONGO