Retombées de la visite des cachots de Kinshasa par la Vice-ministre de la Justice : 91 personnes arrêtées arbitrairement, libérées

Vendredi 6 juin 2014 - 11:26

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La Vice-ministre en charge des questions des Droits humains, Mme Sakina Binti, a entamé depuis le 12 mai dernier la visite de différents cachots entretenus par la Police nationale (PNC) à Kinshasa.

L’ONG la Voix des Sans Voix pour les droits de l’homme, VSV en sigle, a salué et encouragé cette initiative du ministère de la Justice et Droits humains, dans la mesure où des centaines de détenus arbitrairement dont de nombreuses femmes et des mineurs ont été dénombrés dans ces cachots visités.
C’est ainsi que, 91 personnes arrêtées arbitrairement par la Police ont été libérées sur instruction de Mme la Vice- ministre. Par la suite, deux Officiers de la Police Judiciaire du Groupe mobile d’intervention (GMI) ont été arrêtés pour implication dans des cas d’arrestation arbitraire.
Dans son communiqué de presse n°026/RDC/VSV/CE/ 2014 du 5 juin 2014, la VSV souligne que, de l’avis des observateurs, la surpopulation constatée dans des prisons de même que les effectifs pléthoriques dans des cachots de la RDC sont dus en majeure partie à la détention préventive prolongée sans jugement. Cela, en toute impunité et en violation de l’article 7, alinéa 1, de la charte africaine des droits de l’homme et des peuples et l’article 14, alinéa 3 du pacte international relatif aux droits civils et politiques.
Il convient de relever par ailleurs que la plupart des prisons de la RDC souffrent de la carence de l’alimentation et des soins médicaux qui sont à l’origine, entre autres, des décès et des maladies.
Dans certains coins de la RDC, aucune subvention de l’Etat congolais n’est assurée pour le bon fonctionnement des prisons. On peut citer le cas de la Prison centrale de la cité d’Inongo et de Kenge (province de Bandundu), Bumba et Gbadolite (province de l’Equateur), Denba (province du Kasaï Occidental)...
C’est ici le lieu de souligner la démotivation du personnel pénitentiaire à cause du nom paiement des salaires et des primes ainsi que la non mécanisation de certains agents pénitentiaires en service depuis plusieurs années.
La V.S.V. saisit l’opportunité pour encourager l’initiative louable de Mme la Vice-ministre, susceptible de contribuer au respect des droits humains et surtout à l’amélioration des conditions de détention tant décriées par les organisations non gouvernementales de promotion et défense des droits humains tant nationales qu’internationales.
Elle encourage en plus le ministère de la justice et Droits humains à étendre, pour toutes fins utiles, le contrôle des conditions de détention en prison et autres lieux de détention à travers le pays où des détenus souffrent des conditions inhumaines depuis belle lurette.
Tout compte fait, la VSV recommande au gouvernement RDCongolais de doter de moyens conséquents le Ministère de la Justice et droits humains en vue de permettre à ce dernier d’humaniser les conditions de détentions en accordant les subventions suffisantes et régulières aux établissements pénitentiaires et en réhabilitant les prisons en état de délabrement.
La VSV invite par ailleurs le gouvernement à conformer la gestion et l’administration des établissements carcéraux aux règles minima de détention des Nations Unies.
Les gouvernement est aussi appelé à procéder à la fermeture des lieux de détention parallèles devenus des empires de terreurs à cause des tortures, traitements cruels, inhumains ou dégradants ainsi que des exécutions sommaires et extrajudiciaires y enregistrées.
Enfin, le gouvernement devra mécaniser sans délai à traves la RD Congo le personnel pénitentiaire pour mettre fin à son impaiement.
G.O

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