RETOMBEES DU CONGRES DE TROIS JOURS A LA FIKIN ACO : PATRICK BOLOGNA ÉLEVÉ À LA TÊTE DU PARTI

Mardi 17 novembre 2015 - 05:34

Pour s’être rallié au G7, Dani Banza, désormais ancien président national, exclu définitivement du parti.

Patrick Bologna assume désormais les destinées de l’Avenir du Congo (ACO), parti membre de la Majorité présidentielle (MP). C’est la substance du congrès extraordinaire de trois jours clôturé hier lundi 16 novembre à la Foire internationale de Kinshasa (Fikin). Le nouveau président national de cette formation politique sera secondé par le secrétaire général, Piko Mwepu Kanyaka. Ce dernier aura deux adjoints : Charles Kusesuka en charge des questions politiques, administratives, juridiques et de la Santé, ainsi que Nzinga qui s’occupera des aspects financiers. Les membres de ce parti, se réclamant fidele à Joseph Kabila, maintiennent ainsi le cap alors que plusieurs autres formations se disloquent, à la suite du départ des ténors du G7 de la mouvance présidentielle.

Adulé par les cadres, militants et sympathisants présents dans la salle des conférences de la Fikin pour saluer son élévation, Patrick Bologna promet de respecter ses engagements. Très modeste, l’élu de la Funa à Kinshasa, félicitant ses pairs, reconnaît que sa tâche est difficile. " Merci pour votre choix sur ma modeste personne. Je sollicite toutefois le soutien de vous tous pour réussir ce pari ", déclare-t-il devant une foule en liesse. "Nous sommes là pour soutenir l’action du chef de l’Etat à qui nous devons toute nos reconnaissances ",

PARTI RESTRUCTURE
A peiné nommé à la tête de l’ACO, Patrick Bologna a déjà pris certaines mesures visant à restructurer les organes du parti afin de les réanimer "pour qu’ils remplissent leurs rôles ". Ce, suite au constat selon lequel les statuts régissant le parti regorgeaient plusieurs erreurs. 
Pour réussir son parti, Patrick Bologna n’a pas trouvé mieux que d’instituer une commission juridique qui, au bout de trois jours, a fini par apporter des corrections dans les statuts devant permettre à l’ACO d’évoluer sans entraves. Dans cette optique, le nouveau président de l’ACO restructure certains organes du parti. Dans ce sens, il nomme M. Nzola Kisombe, président national de la jeunesse, Louis-Blaise Londole chargé de l’Intérieur, et Bidier Mubengayi pour assumer les fonctions des Affaires étrangères et Relations avec l’extérieur… 
La nomination de Patrick Bologna, avalisée par l’ensemble du parti, affirme le secrétaire adjoint de l’ACO, fait suite " aux nombreux égarements dont a fait montre l’ancien président national ". En effet, explique-t-il, "l’ACO n’appartient pas à une seule personne. Il est indécent qu’un seul individu replié dans son domicile puisse prendre des décisions engageant le parti. Il faut associer tout le monde ". Réunis depuis le 19 septembre dernier au siège du parti dans la commune de la Gombe, les cadres de l’ACO ont reconnu que les idées de Dani Banza ne cadraient plus avec le parti " qui n’appartient même pas au président national ".

DECISION UNILATERALE
Les congressistes de l’ACO ne reconnaissent pas avoir été associés " à la conception, moins encore à la rédaction et à la publication de la dernière lettre du G7 au chef de l’Etat. Personne n’a été consulté ". Ils sont d’avis que la participation de Dani Banza dans ces publications adressées au Président de la République avec les dissidents de la MP, " n’a pas été la première fois, mais la troisième ". 
" Trop c’est trop. Voilà pourquoi nous avons exclu définitivement cet ancien président national du parti. A ce jour, il ne fait plus partie de l’ACO ", précise le secrétaire général adjoint de ce parti solidaire au chef de l’Etat.
Fort de ses huit députés siégeant à l’Assemblée nationale, l’ACO tord le cou aux rumeurs selon lesquelles l’autorité morale du parti se résume à une seule personne. Brandissant les statuts régissant cette formation politique, le secrétaire général de l’ACO fait éclater la vérité devant les congressistes, dont les sympathisants et militants qui se sont mobilisés pour la circonstance. 
" L’article 25 de nos statuts précise bien que l’autorité morale du parti est l’ensemble de tous les membres du collège des fondateurs. Il n’y a pas de raison pour qu’une certaine opinion croit que la seule personne de Danny Banza constitue l’autorité morale de l’ACO ". Rachidi MABANDU