Richard Ali est formel « Entre l’AJECO et UECO, il n’y a pas une guerre de générations »

Jeudi 26 mars 2015 - 08:57

Richard Ali, écrivain et Coordonnateur l’Association des Jeunes Ecrivains du Congo (AJECO), veut à travers son organisation donner du tonus à la création littéraire de la jeunesse congolaise. Plongez-vous dans cet entretien accordé au L’Avenir Culture dans lequel ce jeune dynamique présente son association qui existe depuis 2011 et aussi il revient sur le rapport entre l’AJECO et l’UECO, le moisissement du projet Semaine de l’écrivain congolais, l’anthologie pour la paix,…

Richard Ali, présentez-nous votre association ?

L’Ajeco est une Asbl qui évolue dans le secteur culturel plus précisément dans le secteur littéraire, et officiellement, la structure existe depuis 2011. Pour la petite histoire, l’Ajeco est partie d’un cercle littéraire qui existait au sein de l’Université protestante au Congo (UPC) au nom de Cercle des jeunes étudiants de l’UPC. Il faut le dire que ce cercle existe jusqu’à ce jour. Donc, c’est à partir de ce cercle qu’on a eu à créer l’Ajeco et qui réunit pas mal de jeunes de plusieurs horizons venant de Kinshasa et aussi d’autres provinces…

… à peu près combien de membres ?

Sur la liste, l’association a plus d’une centaine de membres qui sont répertoriés et qui viennent à nos activités régulièrement. En plus, nous avons aussi des représentations provinciales.

Nous sommes donc une association qui vient donner un coup de pouce au secteur littéraire congolais. Nous pensons et croyons que nous pouvons booster ce secteur en synergie avec nos ainés.

La jeunesse congolaise est-elle prolifique en termes de production littéraire ?

Oui, bien sûr. Elle est prolifique. Mais c’est vrai qu’elle écrit beaucoup, c’est en termes de manuscrits ou de tapuscrits dans leur machine. Pour être confirmé comme un auteur, publié dans une maison d’édition sérieuse,… c’est ça d’ailleurs le problème qui a justifié la création de l’Ajeco, justement pour encadrer et accompagner les amis à trouver les bonnes maisons d’édition et pouvoir éditer leurs œuvres.

Les jeunes gens écrivent malgré qu’il n’y a pas des structures éditoriales dans ce pays. Au sein de l’association, l’on organise les choses avec les moyens du bord pour contacter des gens et voir qui peut aider la structure à avancer.

Quelles sont les conditions à remplir pour faire partie de cette Ajeco?

Tout d’abord être écrivain…

… Comment définissez-vous un écrivain ? C’est avoir le manuscrit, avoir publié ?

Nous nous prenons écrivain dans le contexte de celui qui écrit dans le domaine purement littéraire. Celui qui se ferme dans sa chambre pour se concentrer à écrire 10 ou 20 papiers manuscrit soit-il, il peut se dire écrivain. Mais après tout, c’est dans l’âme qu’on est écrivain. C’est tout un métier. C’est un artiste.

Alors pour adhérer, il ne suffit pas seulement de nous montrer une page, mais nous prouver que vous écrivez réellement. La condition, ce n’est pas d’avoir produit un livre publié en bonne et due forme, non, mais nous apporter des manuscrits ou tapuscrits et aussi avoir la passion littéraire.

Au-delà de la dénomination, quelle différence entre UECO et AJECO ?

(Rire…) Bon, revenons un peu sur la dénomination, l’UECO, c’est l’Union des Ecrivains du Congo, et AJECO, c’est l’Association des Jeunes Ecrivains du Congo. C’est vrai ce qui a précédé, c’est l’UECO. Et l’AJECO est née juste après, nous avons compris qu’il fallait mettre en place cette structure parce que les jeunes étaient laissés pour compte, dépaysés, il n’y avait pas de structures pour les encadrer et les soutenir mais actuellement, les jeunes se retrouvent si bien. Mais au-delà, de cette dénomination, nous sommes en contact permanent. C’est de bien vouloir promouvoir le secteur littéraire congolais, tant mieux, c’est le même travail que fait l’Ueco. Il n’y a pas du tout de guerre de générations, l’on fait tout pour travailler ensemble.

Une anthologie de la paix en souffrance, qu’en est-il ?

Nous avons lancé un appel aux textes de poème pour publier une anthologie contre la guerre dans l’Est, c’est une anthologie pour la paix. Nous avons reçu des poèmes venant de tous les coins du pays en version manuscrite qui existe jusqu’à ce jour. Bon, nous souffrons de financement, nous attendons, le jour où nous aurons ce financement, l’œuvre sera produite.

Vous dites que le projet de la semaine de l’écrivain congolais traine encore au ministère, qu’en est-t-il ?

L’UECO et l’AJECO se sont réunies dans le cadre de la corporation des écrivains du Congo pour mettre en place un projet dénommé « La semaine de l’écrivain congolais ». Et nous espérons bien dans un avenir proche, avoir une suite favorable quant à ce. Sans doute, ce projet va booster le secteur littéraire dans notre pays. Nous attendons donc la réponse du Ministère de la culture et des arts.

(Onassis Mutombo)

 

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