Scandale dans l’affaire Katumbi : 3 fonctionnaires en fuite, 8 greffiers arrêtés, d’autres entendus

Vendredi 5 août 2016 - 11:11
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Dans l’entre-temps, Darryl Lewis porte plainte contre Thambwe Mwamba et Kalev, alors que la lettre de la juge Chantal Ramazani est réceptionnée à la Cour d’appel de Lubumbashi

C’est tous les jours que l’affaire Katumbi prend, de plus en plus, des revirements spectaculaires, mettant ainsi à nu le harcèlement politico-judiciaire dont il est l’objet. Pendant que la présidente du tribunal de paix de Lubumbashi/Kamalondo, Chantal Ramazani, avait adressé une correspondance au ministre de la Justice, sur les pressions politiques qu’elle a subies pour condamner Moïse Katumbi Chapwe, un greffier s’est évaporé dans la nature avec tout le dossier physique de la condamnation de l’ancien gouverneur de l’ex Katanga, de même qu’une secrétaire également en fuite.

Comme si cela ne suffisait pas, 8 fonctionnaires soupçonnés d’être impliqués dans la disparition de ces dossiers liés à la condamnation de l’opposant Katumbi, ont été arrêtés à Lubumbashi, comme le confirment des sources judiciaires.

Les 8 agents du tribunal de paix de Lubumbashi/Kamalondo, qui a condamné, au mois de juin dernier, Moïse Katumbi à trois ans de prison dans une affaire de spoliation immobilière, sont en  » arrestation provisoire pour raison d’enquête « , à en croire Paulin Ilunga Ntanda, président de la Cour d’appel de Lubumbashi dont dépend le tribunal de Kamalondo. Ces fonctionnaires ont été incarcérés après 15 heures d’interrogatoire le mercredi 3 août dernier.

Il faut signaler que cette enquête a été ouverte après la fuite de deux greffiers avec le dossier physique de la condamnation de Katumbi, comme annoncé ci-haut.

Dans un communiqué, la Cour d’appel de Lubumbashi note que le  » réseau au service de M. Katumbi s’active à faire disparaître tous les dossiers pénaux le concernant avec le concours de certains agents de l’ordre judiciaire « . Toutefois, indique-t-on, la Cour d’appel de Lubumbashi a réceptionné, hier jeudi 4 août 2016, la lettre de la présidente du tripaix Chantal Ramazani.

Plainte de Darryl Lewis contre Thambwe Mwamba et Kalev

Depuis le mois d’avril dernier, Katumbi est sous la menace d’un autre procès pour recrutement des mercenaires.

Darryl Lewis, un sujet américain proche du président du TP Mazembe, avait été arrêté et incarcéré pendant six semaines à Kinshasa, avant d’être relâché pour retourner aux Etats-Unis.

De là, Lewis, accusé par Kinshasa d’être recruté par Moïse Katumbi, comme mercenaire, pour renverser, avec plus de 600 autres, le régime au pouvoir, a porté plainte, depuis le 29 juillet dernier, contre le ministre de la Justice Alexis Thambwe Mwamba, et le n°1 de l’Agence nationale des Renseignements (ANR), Kalev Mutond, pour  » tortures « .

Dans cette plainte de 9 pages, Lewis sollicite plus de 4 500 000 $US pour tout ce qu’il a enduré pendant sa détention secrète. Darryl Lewis, peut-on lire dans cette plainte, mène cette action pour recouvrer des dommages compensatoires et punitifs en vertu de la loi contre la torture, pour les souffrances qui lui ont été causées pendant qu’il était en détention à Kinshasa.

» Le défendeur Kalev est poursuivi ici à titre individuel, de même qu’Alexis Thambwe Mwamba « , précise-t-on.

A en croire ce document, Lewis souffre toujours d’angoisse et de douleurs physiques causées par la torture, y compris une détresse psychologique, ainsi que des douleurs physiques à son coude gauche ainsi qu’aux deux poignets.

C’est ainsi que, pour toutes ces raisons, le demandeur réclame des dommages et intérêts d’un montant non inférieur à 1.500.000 $; des dommages et intérêts punitifs d’un montant non inférieur à 3.000.000 $; une participation raisonnable aux frais et honoraires d’avocats du demandeur; et toute décision supplémentaire que la Cour estime juste et équitable.

Par Stone