Passer une journée avec du courant électrique à Kinshasa est un sacré luxe. En ces jours des performances des Léopards locaux à la 4ème édition du Championnat d’Afrique des nations (CHAN) Rwanda 2016, les Congolais deviennent davantage regardant par rapport à la qualité de la desserte en électricité de la Société nationale d’électricité (SNEL). Le constat des Kinois reste désastreux.
Lassés par les coupures intempestives, délestages et autres prétextes avancés par cette entreprise publique, les Kinois réagissent à nouveau. « Quand vous m’alimentez à 23 heures et vous coupez à 6 heures. Au bout du compte, je reçois une facture de quatre-vingts mille francs, pensez-vous que c’est logique ça ?», s’est interrogé, d’un ton sévère, un abonné de Ngaliema. La qualification de la RDC en demi-finale et en finale respectivement au détriment du Rwanda et de la Guinée Conakry a donné lieu à des mobilisations popu1aires spontanées dans les artères de Kinshasa. Le seul élément qui perturbe cette liesse, c’est la coupure du courant électrique. Dans les communes populaires, les Kinois en ont eu pour leur compte. Personne n’est sûr de terminer les quatre-vingt-dix minutes du jeu sans être victime d’une coupure du courant. La plupart des matches n’ont pas été suivis dans leur entièreté par lés habitants de Kinshasa, faute du courant électrique. Et chez le Congolais lambda, personne n’est encore certain de regarder, en famille, la finale prévue le dimanche 7 février 2016.
Depuis le début de ce CHAN, la desserte en électricité s’est graduellement dégradée dans plusieurs quartiers de la capitale, affectant même les quartiers longtemps épargnés par, les cycles incessants de délestage et des coupures intempestives du courant. Lies habitants des communes situées dans le district de la Tshangu sont obligés de s’entasser en plusieurs centaines chaque soi; devant de petits téléviseurs installés dans des bars pour suivre les matches.
En dépit de leur accommodation à cette situation, Us n’apprécient guère cependant la mauvaise volonté des responsables de la SNEL. Ils les accusent de leur avoir gâché la fête à l’occasion de la qualification de la République démocratique du Congo en finale, le mercredi 3 février dernier. « La SNEL nous a déçu comme plus que jamais auparavant. Alors que nous attendions le match, elle n’a envoyé du courant que plusieurs minutes plus tard », a regretté un habitant de la commune de Masina.
En effet, la Société nationale d’électricité continue de briller par son incapacité à desservir valablement ses abonnés. Les congolais s’y sont bien accommodés que cela ne constitue nullement plus une gêne, car, ils ont fini par se résigner en prenant leur mai en patience sans broncher face à ce fléau. Pour justifier son incompétence chronique, cette société publique persévère dans la multiplication des raisons, évoquant tantôt la baisse du niveau du fleuve pendant la saison sèche et, pendant la saison des pluies, des travaux interminables de réparation des pannes injustifiées.
Au moment où la RDC aspire à l’émergence, cette société semble toujours attirer le pays vers le bas, notamment à cause de sa mauvaise desserte en électricité. Sans gêne, les chargés de communication de la SNEL mandatés par Eric Mbala attribuent la carence de l’énergie électrique de plus en plus criante, ces derniers jours à Kinshasa, au vol des câbles par des jeunes de certains quartiers.
Vaste escroquerie
Pourtant, cette société continue presque de garder le monopole dans la production électrique, malgré la libéralisation du secteur. Mais depuis le début de cette année, les habitants de Kinshasa attendent la fin des travaux effectués dans les barrages d’Inga et Zongo annoncés par la SNEL. Pendant ce temps, ils continuent de payer des factures salées pour une énergie qu’ils n’utilisent presque pas. D’aucuns estiment que cette situation relève d’une escroquerie. D’autres en ont marre de ce comportement irresponsable des responsables de la SNEL, particulièrement de son DG et émettent le vœu de voir Joseph Kabila confier cette société à un autre congolais qui pourrait relever le défi.
Par CN