Spécial 30 juin 2016. Professeur François Kabemba : «le dialogue est la voie incontournable»

Vendredi 1 juillet 2016 - 06:31
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En marge du 56ème anniversaire  de l’accession de la République Démocratique du Congo à la souveraineté nationale et internationale, les fins limiers de La prospérité sont descendus sur terrain pour recueillir des avis à propos de cette fête. Dans un entretien à bâtons rompus, le mercredi 29 juin dernier,  dans son bureau à la Gombe, François Kabemba Assani, Professeur Ordinaire et Secrétaire Général Académique à l’Institut Supérieur Pédagogique de la Gombe (ISP/Gombe) n’y ait pas allé par le dos de la cuillère pour exposer l’économie de ses idées tant sur cette date à jamais inoubliable que sur certains sujets d’actualités qui défrayent la chronique en RDC, terre de ses aïeux.

Il a indiqué, au cours de l’échange, que ce 56ème anniversaire a une particularité parce que le 30 Juin 1960 était un jeudi, et cette année, ladite date tombe  également le jeudi. C’est la plus grande particularité, dit-il, pour l’historien qu’il est. Ce, avant d’ajouter qu’il n’est jamais tard pour bien faire. Que ceux qui organisent des manifestations, a-t-il précisé, se rendent compte que le Congo est en train de refaire une date très symbolique et très importante qui tombe le même jour de la semaine où les congolais ont fêté pour la première fois. D’où, à l’en croire, l’année 2016 est encore plus particulier.

Dialogue

Le Professeur Kabemba s’est étonné du fait que plusieurs politiques ne veulent pas se mettre autour d’une même table pour discuter de l’avenir du pays.

Pour quelle raison, ils ne veulent pas se mettre ensemble ? s’est-il interrogé.

Sur ce, il a invité les acteurs politiques à se mettre autour d’une table pour discuter et trouver des solutions aux différents problèmes du pays. «Le dialogue est une voie incontournable. Disons-nous des choses face à face», a-t-il martelé. D’après lui, le dialogue n’exige pas nécessairement l’arbitrage de l’extérieur. Dans ce pays, mentionne-t-il, il y a des intellectuels congolais qui peuvent présider le dialogue, lui, y compris. Il estime avoir toutes les aptitudes pour diriger ces travaux sans contrainte. Plusieurs, selon lui, le peuvent aussi. « Nous devons nous mettre ensemble pour discuter des problèmes de la majorité, pas entre les politiciens. Discuter pour savoir quelles sont les problèmes que le peuple congolais a et en trouver des solutions idoines», a dit le Secrétaire Général Académique de l’ISP/Gombe.

56 ans après, la RDC a-t-elle reculé ou pas ?

A cette question, le Professeur Kabemba a expliqué  que le Congo-Kinshasa n’a pas reculé. Il a évoqué un principe en histoire qui dit : «Un fait historique est unique ». A l’en croire, l’histoire se  ne se répète pas mais plutôt, elle part d’un point vers un autre qui est l’infinie ou l’inconnue. Pour lui, il y a eu évolution en RD. Congo notamment, dans la mentalité. Et de poursuivre que le plus grand acquis de la RDC est la liberté. De part sa définition, l’indépendance signifie la liberté, la souveraineté, le droit de penser, de bouger, d’écrire, de s’exprimer. Ceux qui, pour lui, n’était pas le cas avant 1960. Le deuxième acquis, ajoute-t-il, est le fait que le pays progresse. Le progrès d’un pays c’est par rapport à d’autres pays. Le Congo est meilleur en termes d’infrastructures, de liberté, de rentabilité personnelle, de la bonne situation de la femme par rapport à d’autres pays. «Il y a beaucoup de progrès mais, beaucoup reste encore à faire. Nous ne sommes pas en enfer», dixit Prof. Kabemba.

Profitant de cette occasion, il a lancé un appel vibrant  aux autorités congolaises de regarder là où le peuple n’a pas d’eau, l’électricité, des routes, d’agriculture, etc.

Christine Ngalula