Il veut tout juste une chose, c’est de voir les « acteurs politiques congolais participer au dialogue.» Foi du chef de la Monusco.
C’est plus qu’un simple appel. Mieux, un cri du cœur de l’homme aux cheveux poivre-sel. Représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en RD Congo, Maman Sambo Sidikou a une fois de plus donné de la voix, réitérant un appel qu’il formule depuis belle lurette. Un appel à «toutes les parties prenantes à participer au dialogue politique»
« SURPASSEZ-VOUS.. »
«Surpassez-vous, Messieurs de la classe politique», leur lance-t-il samedi à la faveur d’un point de presse à Kinshasa. Prenant soin de ne s’entourer d’aucune circonlocution, le n°1 de la Monusco dégaine : «Les Congolais vont aller aux élections, comme cela leur est requis par leur constitution. Messieurs de la classe politique, surpassez-vous, surpassez-vous! Surpassez- vous ! »
« La politique, c’est des échanges», rappelle-t-il, ayant de lâcher : «La politique, dans un pays comme celui-ci, c’est de penser aux populations des plus vulnérables. Aujourd’hui, nous parlons (de l’instabilité) de l’Est. Imaginez-vous que les choses se compliquent, on ne parlera plus seulement de l’Est. »
C’est comme pour dire an quelque sorte que l’heure, si elle n’est pas grave, elle n’en demeure pas moins préoccupante. D’où l’importance de la tenue d’un dialogue auquel Maman Sidikou appelle tous les acteurs politiques congolais. Appel qui, selon lui, «s’inscrit dans la suite de la résolution 2277 adoptée le 31 mars par le Conseil de sécurité de l’ONU.
L’occasion faisant le larron, le représentant spécial du secrétaire général de l’Onu a par ailleurs réaffirmé le soutien de l’ONU à la mission de facilitateur confiée à Edem Kodjo par l’Union africaine. «Les Nations unies apportent leur soutien, leur plein appui, à cette initiative pilotée par l’UnIon africaine », a-t-il déclaré, avant de poursuivre: «Et à cet égard, moi, personnellement, je ne ménagerais aucun effort pour accompagner les efforts de Monsieur Kodjo. Et ce, en étroite collaboration avec d’autres partenaires et les acteurs de la région aussi, conformément aux dispositions pertinentes de la résolution 2277».
AIDER À LA CONVOCATION D’UN DIALOGUE
L’Union africaine a désigné jeudi 7 avril 2016 Edem Kodjo facilitateur du dialogue politique en RDC. C’est dans cette foulée que ce dernier avait annoncé le 11 du même mois que la mise en place du comité préparatoire de ce forum interviendrait « dès la fin de cette semaine (ndlr: la semaine écoulée)».
Dans son communiqué publié sur son site Internet mercredi 6 avril, l’Union africaine indique que cette no- mi nation «vise à aider à la con vocation d’un dialogue global en vue de régler les problèmes liés aux prochaines élections » en RDC. Le document de l’UA mentionne que «cette nomination est conforme à l’engagement conjoint de l’Union africaine (UA), des Nations unies (ONU), de l’Union européenne (UE) et de l’organisation internationale de la Francophonie (0IF) du 16 février 2016 pour continuer d’aider la République démocratique du Congo (RDC) dans cette entreprise.
Dans ce communiqué du 16 février, les quatre organisations avaient en effet appelé les acteurs politiques congolais- à ne ménager aucun effort, dans le cadre de la Constitution de leur pays (RDC), pour assurer la tenue réussie des élections, préserver la paix et approfondir la démocratie, y compris à travers un processus politique.
IMPORTANCE D’UN DIALOGUE POLITIQUE
Il faudra rappeler que, dans son exposé devant les membres du Conseil de sécurité de l’Onu, le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies avait déclaré que le processus électoral était actuellement dans l’impasse et qu’il jugeait « indispensable un dialogue crédible entre tous les acteurs politiques (congolais) ».
La République démocratique du Congo, avait-il affirmé, est à une période charnière ». Alors que les élections devraient se tenir vers la fin de cette année, les tensions politiques, par contre, montent à mesure que les échéances approchent. Le processus électoral est dans une impasse, et d’importants obstacles devraient être surmontés afin que ces élections aient lieu », avait souligné M. Sidikou.
Selon lui, un dialogue crédible entre tous les acteurs politiques était dès lors « indispensable » afin de trouver une solution à l’impasse dans laquelle est placé le processus électoral et d’éviter l’escalade des tensions. Il avait constaté; à cette époque déjà, que les risques de violence étaient réels, «si les différends entre les acteurs politiques ne sont pas réglés », avait-il ajouté.
Pour le représentant spécial du secrétaire général de l’Onu en RDC, sa posture du moment explique bien pourquoi il appelle lés acteurs politiques congolais à participer au dialogue.
Par Marcel LUTETE