L’initiative du groupe de travail anti corruption et la chancellerie britannique en RDC ont organisé conjointement hier mardi 9 décembre 2014 une table ronde sur la corruption. Députés, sénateurs, collaborateurs, d’Augustin Matata, animateurs de l’ITIE et de la DGI... ont pris part à ces échanges qui ont eu lieu à l’ambassade britannique en RDC et entrent dans le cadre de la Journée mondiale de lutte contre la corruption «JMLC »
Appelée à planter le décor, Marie Chantal Kaninda de l’initiative anti corruption, a indiqué que ces cogitations permettent aux participants d’échanger leurs expériences sur ce fléau dans le souci de voir s’améliorer davantage la position de notre pays sur l’indice de perception de la corruption. Ceci dans la mesure où la RDC occupe la 154 place sur les 174 pays cotés en matière d’indice de perception sur la corruption.
En sa qualité de maître des céans, l’ambassadeur de la Grande-Bretagne en RDC. Tim Morris est revenu à savoir « rompez la chaîne de la corruption ». Il s’est appesanti ensuite sur les méfaits de ce fléau. La corruption décourage les investisseurs et ralentit le développement des Etats. Les petites entreprises souffrent énormément des méfaits de ce fléau, a-t-il indiqué. Ce phénomène touche tous les pays et est à la base de la surfacturation des marchés à hauteur d’au moins 25%. L’absence de la corruption est l’un des paramètres essentiels pour la prospérité d’un pays. Parlant de son pays, il a fait état de la vision de Cameron en matière de lutte contre ce phénomène le Royaume Uni va publier son plan pour lutter contre la corruption. Le souci des décideurs politiques anglais est que les entreprises britanniques gagnent des marchés de manière honnête. Il a ajouté plus loin que chez eux, les gens ont le respect des institutions et non des individus. Le député national, Alain Lubamba est revenu sur les attributions du Parlement. Et d’ajouter plus loin que la corruption a un impact négatif sur le développement des états. En RDC, on ne dispose pas encore d’une loi appropriée sur ce fléau. On en parle dans le code pénal et celui de justice militaire mais d’une; manière générale, le texte sur ce phénomène est imprécis.
Et d’affirmer que notre pays a encore des défis à relever sur ce fléau. Dans la foulée, cet élu du peuple a fait état d’un projet de loi de leur collègue Thomas Lokondo sur la corruption mais qui n’a pas encore été débattu en plénière.
Il a fait part à l’assistance de la création d’un réseau des parlementaires africains en matière de lutte contre la corruption et de l’antenne congolaise. Ce réseau a son siège au Ghana et la sortie officielle de la section congolaise censée avoir lieu hier mardi a été reprogrammée à une date ultérieure, a-t-il indiqué.
Il s’est attardé ensuite sur les objectifs que les parlementaires congolais et leurs collègues d’Afrique se sont assignés en mettant ce cadre, à savoir sensibiliser lés peuples sur la corruption, consolider leur engagement en matière de lutte contre ce fléau, échanger des informations....
Coureau à double tranchant
Jérémie Mantuba, animateur principal de l’ITIE dans notre pays, a axé son intervention sur le travail en amont que lui et ses pairs abattent en matière de lutte contre la corruption. A l’en croire, ce fléau est un couteau à double tranchant car les investisseurs sont de potentiels corrupteurs.
L’ITIE, a-t-il expliqué, s’emploie à réconcilier les écarts enregistrés des fois entre les redevances déclarées aux régies financières par les entreprises assujetties à ces taxes et les sommes, réellement reversées tard par ces administrations à la banque centrale. Et d’indiquer que grâce à leur « vigilance », l’ITIE est parvenue souvent à faire revenir au trésor public l’argent qui traînait quelque part.
Il a cité le cas d’une redevance d’au moins 235 millions de dollars américains dont 88 millions tardaient à rejoindre la banque. Le forcing de l’lTlE s’est avéré payant et au finish, 85 millions de dollars ont été récupérés.
Dieudonné Lokadi de la DGI a précisé avoir noté le concept « transparence » qui est revenu tout au long des cogitations. Selon lui, il serait indiqué d’étendre l’obligation de la déclaration des biens ou du patrimoine des décideurs politiques à plusieurs autres catégories des Congolais.
Il a fait savoir que souvent les entreprises courent derrière les agents des régies financières pour des raisons évidentes.
Jean-Pierre Nkutu