TGI/N’djili : Elles s’empoignent pour une parcelle à Mpasa

Vendredi 31 juillet 2015 - 12:15

Domiciliée à Lemba, Bikola est opposée à Muanda dans un conflit foncier instruit et tranché récemment par le Tribunal de Paix de Kinkole. Mécontente du jugement, Muanda a interjeté appel au Tribunal de Grande Instance de Ndjili. Les deux dames s’empoignent pour une parcelle située au quartier Mpasa 3, dans la commune de Nsele. Enrôlée au TGI Ndjili sous RPA 2227, cette affaire a été instruite hier jeudi 30 juillet 2015. L’instruction a été précédée par l’examen des exceptions soulevées par la partie intimée, Bikola, qui a soutenu que l’appel interjeté par la partie appelante a été fait hors délai. Le jugement ayant été prononcé le 30 août 2013, il n’est pas normal que la partie appelante fasse appel cette année, ont précisé les avocats de la partie Intimée. Ayant écouté attentivement les arguments développés par les avocats des deux’ parties et l’avis du ministère public, le juge président a - joint ces exceptions au fond et ordonné l’instruction de cette affaire.

Prié d’exposer les faits, le conseil de Muanda a affirmé que sa cliente avait acquis son lopin, de terre en novembre 2007 auprès d’un certain Faustin Ngafura, qui s’était présenté comme fils d’un chef coutumier. Ce dernier avait même témoigné au Tripaix de Kinkole, assurant n’avoir vendu l’espace querellé à personne d’autre que Muanda.

Cette dernière avait même pu se faire délivrer plus tard un certificat d’enregistrement. L’avocat s indiqué que sa cliente allait connaître peu après des troubles de jouissance du fait que Bikola avait, elle aussi, obtenu des titres de propriété sur la même parcelle.

En parcourant les titres détenus par son adversaire, on peut lire « Bikola est propriétaire d’une parcelle sise rue …. numéro….. ; quartier Mpasa, Nsele. La superficie est de.... ». Il semble que ladite parcelle lui avait été cédée par Gilbert Muyika par le biais d’un acte de vente lui délivré le 1er octobre 2007. Ce qui intrigue dans le dossier, selon le môme avocat, c’est le fait que le chef de quartier ne connaît pas où se situe la parcelle de Bikola.

Pour ce procès, il y a deux préventions : occupation illégale, faux et usage de faux.
«Comme il en est ainsi, quel est l’acte de’ vente attaqué en faux ? Et en quoi, cet acte est-il faux ? », ont voulu savoir les juges: Comme réponses, le conseil de Muanda a répété les propos énoncés ci-haut.
Pour leur part, lés avocats de Bikola ont fait savoir que leur cliente avait acquis le terrain en question auprès -de Muyika qui avait d’ailleurs été entendu au Tripaix Kinkole. Ce monsieur y avait habité pendant six ans sans être inquiété et les 250.000 francs versés par Bikola lui avaient permis d’acheter une ferme. Une descente avait môme été effectuée sur les lieux, ont-ils indiqué.
Selon’ eux, Muanda a voulu falsifier lés’ documents avec la complicité du chef de quartier. N’y étant pas parvenu, elle s’est tournée vers le bourgmestre de Nsele. Peu après avoir opéré la mutation des pièces, elle a obtenu ses titres parcellaires et construit deux maisons dans sa concession.
Remontant au passé, les mêmes ont fait remarquer que le chef coutumier du coin avait vendu à un certain Séraphin, qui s’était désintéressé de son bien au profit de Muyika. Ils ont cité d’autres personnes qui sont liées d’une manière et d’une autre, à ce feuilleton, à savoir un certain Edingwe, chargé de montrer aux acheteurs .des lopins de terre là où ils devaient s’installer, et Lutunu, identifié comme gardien d’un des propriétaires antérieurs.
Après avoir entendu les deux parties, les juges ont ordonné la comparution de tous les témoins à la prochaine audience fixée au 13août2015.

Par Chrismi Mulonda