TICAD VI : quand le Japon s’active pour le développement de l’Afrique

Mardi 28 juin 2016 - 10:24

Au ministère des Affaires étrangères du Japon, tout comme au Centre de l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) à Tokyo, l’heure est à la finalisation dés préparatifs de la sixième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD VI). Ce grand rendez-vous international où se précisent et prennent forme les différents projets de développement du continent africain, va se tenir pour la première fois depuis 1993 sur le sol africain, à Nairobi au Kenya. C’est toute la particularité de ce meeting.

 

Depuis la période qui a suivi la décolonisation de l’Afrique, la plupart de pays de ce continent, si pas tous, ne courent que derrière la mise en œuvre des conditions propices pour leur développement. Et, dans cette quête qui s’accompagne, pourrait-ton dire, de certains signes d’espoir, l’Afrique espère beaucoup au partenariat qui la lie au Japon depuis des décennies, C’est notamment le cas de la TICAD qui se révèle comme un cadre permanent d’échanges entre le gouvernement Nippon et es pays africains sur toutes les questions touchant au développement de l’Afrique.

 

Si l‘initiative de cette plateforme de discussions est japonaise, il va sans dire que la TICAD reste ouverte aux autres agences gouvernementales, bailleurs des fonds, entreprises privées ainsi que la société civile. L’apport de chaque partie s’avère important pour capitaliser les efforts de développement de l’Afrique. Reste que l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) s’amène dans ce rendez-vous avec beaucoup de projets de développement à hauteur de plusieurs millions de dollars américains.

 

TICAD VI : QUÏD?

Depuis sa création, il y a bientôt 24 ans, toutes les réunions de la TICAD, cinq au total, ont eu lieu au Japon. La sixième (TICA) VI) qui e tiendra les 27 et 28 août 2016 au Kenya sera toute particulière et illustre bien la volonté de l’Empire du soleil levant de laisser l’Afrique s’approprier davantage ce concept.

 

En même temps, le rendez-vous de Nairobi se présente comme une opportunité pour le secteur privé japonais de s’imprégner des besoins réels de ce continent dont les prévisions de croissance économique ont été revues à la baisse (2,2%) compte tenue de la chute des prix des matières premières, nous a confié Katsumi Hirano, vice-président à l’Institut japonais de développement, recherches économiques et commerce extérieur (IDE-JETRO). En plus des chefs d’Etat et des gouvernements, -150 entreprises privées japonaises sont attendues au Kenya. Bien avant, au cours d’une audience accordée à la presse africaine sur place à Tokyo pour les préparatifs de la TICAD VI, Norio Maruyama, directeur du département Afrique au ministère des Affaires étrangères du Japon, a souligné l’importance de l’engagement de son pays aux efforts du développement de l’Afrique. Ce diplomate ne s’est pas caché de reconnaitre que le décollage de l’Afrique dépend beaucoup de la stabilité politique et de la promotion de la paix.

 

En Gambie où se font les derniers réglages de la TICAD VI, a ajouté ce responsable japonais, trois thèmes ont été arrêtés de manière provisoire. Il s’agit de la santé, de la lutte contre le terrorisme et les groupes armés, ainsi que les discussions en rapport avec la baisse des cours des matières premières. Un accent particulier sera également mis, a-t-il encore ajouté sur la formation professionnelle des jeunes et des femmes.

 

Les questions environnementales seront aussi prises en compte lors de cette conférence. Ce même message a été relayé par Yoshizawa Kei, conseiller au département Afrique de la JICA. C’était au cours de ses échanges avec un groupe de journalistes africains. Par ailleurs, MM. Eguchi Hideo et Yamanaka Shinichi, respectivement directeur général de la JICA Afrique et directeur général de la JICA Europe et Moyen Orient, ont fait un tour d’honneur dans la salle où se passait les échanges entre les responsables de la JICA et la presse africaine.

 

Pour rappel, la TICAD V s’est tenue en juin 2013 au Japon dans la ville de Yokohama sous trois principaux thèmes, à savoir l’économie robuste et durable pour l’Afrique, la société inclusive et résiliente ainsi que la paix et la stabilité. Il a été question, lors de cette conférence, d’appuyer la croissance africaine sur une période de cinq ans (2013-2017) avec une enveloppe équivalent à 32 milliards USD des moyens public et privé, incluant environ 14 milliards de l‘Aide publique au développement.

Par Cyprien KAPUKU DEPUIS TOKYO