Tous à Bruxelles pour sauver la nation en péril

Lundi 6 juin 2016 - 09:36

Les lignes bougent au sein de la classe politique congolaise et particulièrement à l’Opposition Politique. Après de nombreux mois passés à s’épier et à se lancer des invectives, les Opposants semblent maintenant avoir compris qu’il ne suffit pas de crier «Au loup !» pour signer la mort de celui-ci. En politique, comme à la chasse, on a besoin d’un minimum d’organisation pour obtenir des résultats. Avant l’hallali, les chasseurs se rassemblent, mettent au point des stratégies d’encerclement et, surtout,  s’assurent de la direction du vent avant de mettre le feu à la brousse. Ils réalisent ainsi un coup double. D’abord en indiquant la voie de sortie dont ils s’assurent le contrôle. Et ensuite en évitant de s’exposer au retour des flammes avec pour conséquence fâcheuse leur propre disqualification.

Face à la Majorité Présidentielle qui a su appliquer méthodiquement sa stratégie de contournement de la loi fondamentale du pays depuis janvier 2012, l’Opposition doit désormais faire preuve d’intelligence et d’initiatives novatrices  pour ne pas sortir déplumée de l’épreuve. Les jérémiades et autres vociférations individuelles ne lui ont été d’aucun concours jusqu’ici. Il en est de même des calculs politiciens de certains de ses membres, plus préoccupés par leur positionnement individuel que par la réussite du combat collectif qui devrait se traduire par l’alternance à la tête du pays. C’est à cause de ces calculs individuels que l’Opposition a vu plusieurs de ses initiatives néantisées et bon nombre de ses membres jetés en prison pour des motifs généralement fallacieux.  Pire, les espaces d’expression des libertés individuelles ont connu de graves restrictions comme on vient
encore de le vivre avec la marche du 26 Mai dernier contre l’Arrêt de la Cour constitutionnelle et les massacres répétitifs de Beni. A l’exception de Kinshasa et Bukavu, cette marche a été interdite sur l’ensemble du territoire national. Où les gouverneurs des provinces se comportent, dix-huit ans après la mort du Maréchal-Fondateur, comme la survivance du jadis honni parti-Etat de la défunte deuxième République.

Dans un pays où, finalement, «les uns ont tout à dire» et les autres uniquement «le devoir de courber l’échine», il est important de rappeler la primauté de la loi fondamentale et du droit reconnu à chaque citoyen d’être pris en compte, respecté,  sécurisé et protégé. C’est sans doute le rappel de ce principe qui donne tout son sens à
l’invitation lancée par le leader historique de l’Udps Etienne Tshisekedi à ses collègues de l’Opposition pour la tenue d’un conclave politique dans la capitale belge. Une occasion offerte à tous ceux qui prétendent parler au nom des millions des sans voix de la République Démocratique du Congo de bien se regarder dans le miroir  et de voir si l’image que celui-ci leur renvoie est une traduction de la trahison des espoirs du peuple ou de l’engagement à réaliser ses aspirations.

A Bruxelles, il ne s’agira pas uniquement de construire l’unité de l’opposition pour un assaut déterminé. Il faudra aussi trouver les meilleurs filtres permettant de distinguer les vrais opposants des faux, choisir un porte-parole et fixer les limites de ses compétences.

S’agissant de l’alternance, le moment paraît indiqué d’en dégager le
contenu. S’agit-il de déshabiller Saint-Pierre pour habiller
Saint-Paul ? En d’autres termes, privilégie-t-on la formule choc de
feu Bernardin Mungul Diaka, à savoir : «c’est le même véhicule qui
tracte le pays, avec juste un changement de chauffeur» ou milite-t-on
pour la rupture ? Et si c’est la rupture qui est souhaitée, comment
l’atteindre ? Par ailleurs, si les élections ne sont pas organisées
dans le délai constitutionnel, ou sont mal organisées, comment arrêter
le putsch ?
L’AR (Alternance pour la République), plate-forme engagée pour
l’alternance au pouvoir, a confirmé le week-end sa participation au
Conclave de Bruxelles où elle entend œuvrer en faveur de l’élaboration
d’un plan de sortie de la crise électorale actuelle qui risque de se
transformer en grande crise politique et sécuritaire tant pour le pays
que pour la région. Il en est de même de la  Dynamique de l’Opposition
qui  promet de proposer une série de stratégies susceptibles de
consolider l’unité de l’Opposition appelée à jouer le rôle de force
mobilisatrice pour les masses congolaises dont chacun connaît
l’attachement au changement. Au moment où nous mettons sous presse,
nous apprenons que d’autres opposants contactés individuellement vont
faire le déplacement de la capitale belge. L’espoir de tous est que ce
conclave débouche sur des stratégies constructives permettant de
remettre le train RDCongo sur des bons rails.
Croisons les doigts.
JRT
Sept délégués de la Dynamique de l’Opposition à Bruxelles :
La Dynamique de l’Opposition informe l’opinion nationale et
internationale que le Président Etienne Tshisekedi lui a envoyé des
émissaires ainsi qu’une correspondance l’invitant à participer à un
Conclave de l’opposition à Bruxelles, en Belgique, afin de réfléchir
avec toutes les forces politiques de l’opposition, sur les questions
brûlantes de l’heure au pays et arrêter des stratégies devant sortir
notre pays du chaos dans lequel il est plongé ;
2. Pour la Dynamique de l’opposion, la préservation de la stabilité et
de la paix dans notre pays passe par l’impérieuse nécessité de
protéger et de défendre l’ordre constitutionne l’actuel, menacé
d’éviscération par le régime de Monsieur Kabila ;
3. La Dynamique  reste convaincue que la tenue effective des élections
présidentielle et législatives nationales dans le délai
constitutionnel pour une alternance démocratique est la meilleure des
réponses à l’impasse actuelle que le régime de Monsieur Kabila a, de
manière évidente, planifiée et exécutée aux fins de placer la Nation
toute entière devant un fait accompli dangereux. C’est pourquoi, la
Dynamique renouvelle une fois de plus son rejet catégorique du
dialogue-piège de Monsieur Kabila ;
4. La Dynamique soutient, en effet, qu’aucune solution à la crise
actuelle ne peut être envisagée en dehors du cadre constitutionnel et
de la Résolution 2277 du Conseil de Sécurité des Nations-Unies.
5. Réaffirmant sa foi en l’unité de l’opposition, la Dynamique a pris
note de l’initiative du Président Etienne Tshisekedi et a décidé
d’envoyer incessamment à Bruxelles, en Belgique, une délégation
conduite par son modérateur en exercice et composée exclusivement de 7
(sept) de ses membres pour rencontrer le Président Etienne Tshisekedi
et échanger avec lui à cette fin ;
Que Dieu bénisse la RDC et son vaillant peuple

Fait à Kinshasa, le 03 juin 2016
Honorable Patrick Mayombe
Modérateur
La situation du pays est grave, constate l’AR
La situation du pays est grave, Le contexte socio-économique et
politique que vivent les Congolais aujourd’hui et l’état du processus
électoral exigent davantage de responsabilité et de détermination pour
le changement.  Après évaluation, la Conférence  des présidents de
l’Alternance pour la République (AR), tout en réitérant son engagement
pour la sauvegarde de notre démocratie, considère que l’invitation
lancée par Monsieur Etienne TSHISEKEDI, Président National de l’UDPS,
de réunir toutes les forces acquises au changement à Bruxelles offre
une opportunité en vue d’un plus large rassemblement de toutes les
forces autour d’un idéal d’action.
C’est pourquoi, la conférence des présidents de l’Alternance pour la
République (AR) a décidé de prendre une part active à cette réunion
pour que par-delà la divergence d’agendas, les désaccords et les
turbulences qui pèsent sur  le processus électoral, seuls le respect
de la Constitution, la démocratie et l’alternance triomphent.
Une forte délégation de l’Alternance pour la République (AR) sera
bien présente à Bruxelles afin de partager, avec toutes les forces du
changement, son plan de sortie de la crise électorale qui risque de se
transformer en grande crise politique et sécuritaire tant pour le pays
que pour la région.
L’Alternance pour la République (AR) appelle, par ailleurs, la
population congolaise à plus de vigilance dès ce mois de juin et à se
préparer à participer à des activités d’envergure pour empêcher toute
initiative tendant à réinstaurer la dictature dans notre pays.
Vive L’ALTERNANCE
VIVE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

Fait à Kinshasa, le 04 juin 2016

Honorable Delly Sesanga Hipungu
Président