Tradipraticiens et directeurs des programmes rappelés à l’ordre par le CSAC

Vendredi 17 avril 2015 - 12:17

Le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC) a organisé hier jeudi 16 avril 2015 une journée d’échanges à l’intention des tradipraticiens en matière de programmation des émissions sur la médecine traditionnelle dans les médias audiovisuels. Des directeurs des programmes étaient également présents au siège du CSAC hier.

Le numéro un du CSAC Tito Ndombi, la présidente de la commission de contrôle des médias Mayela Kinkela, le président de la commission technique Banza.. sont revenus abondamment dans leurs interventions sur les dispositions de la loi en matière de déontologie médicale, la mission dévolue à l’organe de régulation des médias. Ils ont demandé à leurs hôtes de se ressaisir pour éviter de continuer d’abreuver le public avec une publicité illicite et parfois mensongère sur l’art de guérir.

«En organisant cette journée d’échanges, le CSAC tient à rappeler à vous, ses hôtes , sa mission de veiller au respect de la déontologie en matière d’information», a dit d’emblée Tito Ndombi. On assiste à une invasion des médias audiovisuels par les tradipraticiens et les propriétaires des maisons des soins qui se livrent à cœur joie à des campagnes publicitaires illicites au point de les assimiler à des « vendeurs d’illusion », a-t-il ajouté.

Dans la foulée, il est revenu sur l’ordonnance numéro 70/ 158 du 30 avril 1970 qui détermine les règles de la déontologie médicale qui limite la promotion de leurs produits aux officines et centres de santé. Et d’ajouter que le CSAC a supprimé les frais administratifs (100 dollars) exigés jadis aux tradipraticiens pour le visionnage de leurs émissions. Les directeurs des programmes sont appelés à diffuser ces émissions à la possession des avis favorables délivrés par le CSAC.

«L’idéal est d’éviter la publicité sur le soignant et son label et en clair toute forme de publicité sur l’art de guérir et les produits s’y rattachent est interdite, a-t-il précisé.

Mayela Kinkela a fait savoir qu’aucun secteur de la vie nationale ne peut s’organiser en dehors des médias, considérés comme des vecteurs de l’information par excellence.

Remontant dans le passé, elle a évoqué la plainte adressée à la Haute Autorité des Médias en 2004 par l’Ordre des médecins, qui avait dénoncé l’usage abusif du titre de médecin par les phito-thérapeutes et la concurrence déloyale des tradipraticiens dans les médias. Les abus se sont répétés et le CSAC avait pris lors de sa 5 ème assemblée plénière de 2012 rappelé aux tradi praticiens les dispositions de la loi sur l’ordonnance du 30 avril 1970.

Se rendant compte qu’il y a des tradipraticiens soucieux de valoriser notre culture, le CSAC a pris la même année une recommandation allant dans le sens d’encadrer la communication audiovisuelle des herboristes, guérisseurs……

Cette intervenante a rappelé à l’intention des directeurs des programmes et des magazines d’information, l’article 15 de la loi organique du CSAC qui dit que la programmation de la la publicité ne peut excéder 10%.

Micheline Kingombe, directeur de programme national pour la promotion de la médecine traditionnelle au ministère de la Santé a fait état du souci des décideurs politiques d’accompagner et d’encadrer les tradipraticiens. Félicitant les phyto- thérapeutes pour avoir mis sur pied le Conseil national des tradipraticiens, elle leur a demandé de tenir bon. Des conseils pratiques ont été fournis aux tradipraticiens pour qu’ils améliorent leurs prestations et aident mieux les malades.

Les tradipraticiens ont posé des questions et obtenu des réponses liées à l’exercice de leur profession.

Jean- Pierre Nkutu