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LIMINAIRE
Depuis quelques semaines, l’opinion publique congolaise est asphyxiée par plusieurs soupçons des faits de corruption au niveau des assemblées provinciales.
En ce sens, aux élections sénatoriales du 15 mars 2019, il a été reproché aux députés provinciaux d’avoir monnayé leur vote. Les résultats ont été sans appel : Un Sénat politiquement quasi monocolore. Cette situation a généré des vives contestations émanant de la famille politique du Président de la République. Il va sans dire que trouble à l’ordre public, pillages, actes de vandalisme et mort d’homme ont été au rendez-vous.
Fort de ces éléments factuels, le Président de la République a convoqué une «réunion interinstitutionnelle » à l’effet de prendre d’importantes mesures.
Ainsi, Le 18 mars 2019, il s’est tenu une « réunion interinstitutionnelle consultative » à l’issue de laquelle les décisions suivantes ont été prises :
-la suspension de l’installation des sénateurs ;
-le report sine die des élections des gouverneurs de provinces ;
-l’ouverture d’une enquête en procédure de flagrance à l’encontre des présumés corrupteurs et corrompus pour les traduire devant les juridictions compétentes afin qu’ils subissent la rigueur de la loi et les sanctions exemplaires qui s’en suivent.
Qu’il soit clairement noté que la présente réflexion n’a pas pour ambition de discuter du bien-fondé de ces décisions !
Sans prétendre offrir un point de vue linéaire, cette tribune se propose d’interroger la praxis sus-décrite en l’exposant à la lumière de la Constitution.
Dès lors, il importe, en toute légitimité et avec le détachement émotionnel nécessaire, de se demander si le Président de la République est fondé en fait comme en droit de suspendre l’installation d’une institution dont le calendrier est explicitement prévu par la Constitution ; si le Président de la République a le pouvoir constitutionnel de reporter sine die une élection déjà annoncée par la CENI par voie de décision.
En outre, peut-il décider de l’ouverture d’une enquête judiciaire en vertu du principe de la séparation des pouvoirs ?
- « Réunion interinstitutionnelle» : un cadre ex nihilo
- De la suspension de l’installation du Sénat et du report sine die des élections des gouverneurs de provinces
- De l’ouverture d’une enquête en procédure de flagrance