Tripaix/Ndjili : des résidents du site de la RVA s’empoignent pour une parcelle

Mercredi 6 janvier 2016 - 10:04

Yvette Bemwe et une  veuve du nom de Masumba Nsukula sont en procès au Tribunal de Paix de Ndjili pour une parcelle à Masina. Enrôlée sous RP 14295/14446, cette affaire en continuation  a été instruite de nouveau hier mardi 5 janvier 2016. Occupation illégale et destruction méchante sont les préventions mises à charge de Masumba.

Appelé à exposer les faits, le conseil de Bemwe a fait savoir que  sa  cliente est, par le truchement de son mari, propriétaire d’une parcelle sur l’avenue Lubwa 40, qui est devenue Kabao 41. En 2009, Bemwe et d’autres familles qui résidaient dans le site de la RVA à Masina avaient été délogés de ce coin  en 2010  et réinstallés en 2011 dans un autre endroit  par le Tribunal de Grande Instance de Ndjili, qui s’était saisi de ce dossier.  Il a dit que  le numéro de sa parcelle a changé à plusieurs reprises. Entre temps un jeton lui avait été remis par le président  de la commission des « démolis » en 2011. Dans le souci de mettre de l’ordre dans ce nouveau coin, le numéro 11 de Kabao est devenu 41.

La prévenue a réduit le hangar et détruit la petite plantation des feuilles de manioc qui se trouvait dans la parcelle de sa cliente, a affirmé un des avocats de Bemwe.

Et puis, la prévenue a brandi dernièrement un acte de vente daté de février 2009 et un PV d’occupation parcellaire. Chose qu’elle n’a pas faite dans le passé, a-t-il indiqué.

En réplique, l’avocat de Masumba a laissé entendre que Bemwe, délogée comme d’autres personnes infortunées du côté de Tshuenge, avait été réinstallée sur Lubwa 32 et sa cliente sur Kabao 41. Il a soutenu  que Lubwa et Kabao sont deux avenues distinctes. Sa cliente, a-t-il affirmé, occupe les lieux depuis 2009 et est considérée comme une des pionnières ayant habité au site de la RVA. Elle avait perdu tous ses documents et compte se faire délivrer d’autres titres fonciers dès que ce dossier sera clos. Selmon lui, loin que  sa cliente a été réinstallée avec la bénédiction du chef de groupement. Il a fait savoir que le hangar de Bemwe est dans la portion de terre appartenant à sa cliente, qui s’était adressée  au chef coutumier Samuel  Moba pour habiter au site de la RVA. Moba décédé, Nzama avait pris le relais pour vendre à son tour des terrains.

Appelée à éclairer le tribunal,  Bemwe a précisé qu’en son temps, le chef de bureau de ce coin a fait changer Lubwa 32 qui est devenu Kabao 11.

Un de ses avocats l’a complété en expliquant que  les agents du Cadastre ont fait élargir les avenues et la parcelle  de leur cliente a été amputée de 10 mètres.

En sa qualité de renseignant, le chef coutumier Engo a indiqué entendre qu’un greffier du TGI du nom de Katudiakalengi s’est chargé  de reloger les personnes chassées du site de la RVA. Cette réinstallation s’était effectuée de manière désordonnée, dans la mesure où des  personnes n’ayant jamais vécu dans le site de la RVA sont entrées dans la danse. Confirmant que Lubwa  et Kabao sont deux avenues distinctes, il a précisé que Masumba a été placée sur Lubwa et Bemwe sur Kabao. Lui Engo sur Lubwa 30.

Pour  départager les deux protagonistes, les juges ont ordonné une descente sur les lieux en date du 3 février 2016 en vue d’entendre d’autres témoins le même jour.

Jean-Pierre Nkutu