UDCO : CHRONIQUE D’UN PARTI VÉRITABLEMENT NATIONAL

Mercredi 16 mars 2016 - 05:11
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Un fait suffisamment rare pour être souligné : les participants au congrès de l’UDCO sont repartis de Lubumbashi avec un précieux sésame. A savoir un livre signé Banza Mukalay Nsungu, qui retrace la vie du parti. Du haut de ses presque neufans, l’UDCO charrie déjà une histoire. Toute une histoire. Un parti né par la volonté d’un homme de servir au mieux de ses ressources politiques ses proches -pas au sens biologique-, sa famille politique, et le chef de l’Etat. Un parti à
l’image politique, de son fondateur : un élu de Lubumbashi dont l’obsession a toujours été de penser " Nation ". Tout Banza Mukalay est là. L’on comprend, dès lors, que des personnalités comme Kin-kiey Mulumba, Joseph Mudumbi… aient été aux côtés de leur collègue et ami dès le seuil du projet. Même si par la suite, le fondateur du Soft - journal de référence- prendra la résolution de lancer son propre parti. Les deux hommes se sont promis d’être des alliés. Promesse tenue.
Dans ce livre de 75 pages, assorties d’un annexe de cinq, une galerie de portraits des cadres et dirigeants du parti renseigne sur le caractère véritablement national du parti. Avant d’avoir atteint 10 ans, l’UDCO a grandi. Plus vite même que son âge. Après tout, aux âmes bien nées…. Là aussi, la fortune de l’UDCO ressemble à celle de son géniteur. Lui qui a été député un peu avant ses 30 ans. Et bonjour une carrière politique dans la cour des grands.
Banza Mukalay Nsungu, Histoire de l’Union pour le développement du Congo(UDCO),
Ed Mabiki, 2016.
Les bonnes feuilles du livre.

AU COMMENCEMENT
Au commencement, était la parole disent les Écritures. Au départ l’idée m’était venue de lancer un Parti politique.
Tout est parti des élections pluralistes de 2006.
J’y ai participé comme candidat indépendant à la députation nationale. J’ai été élu député national de la circonscription électorale de la Ville de Lubumbashi. En effet, j’avais installé depuis longtemps une structure des Jeunes dénommée Forum des Jeunes en sigle "Forjeunes", un regroupement, un rassemblement des jeunes de différentes tendances.
Ses structures s’étendaient sur toute la ville de Lubumbashi, ma circonscription électorale.
J’ai été supporté également par un groupe appelé " Amis de Banza ".
Ainsi, bien que revenant de la rébellion du RCD (Rassemblement Congolais pour la Démocratie), J’ai remporté un siège sur les six convoités.
Siégeant à l’Assemblée Nationale comme indépendant, j’ai, sous l’initiative du Collègue Bahati Lukwebo, participé à la création d’un groupe de pression dit groupe des indépendants. Ce fut un rassemblement des indépendants élus de toutes les Provinces mais proches de la Majorité Présidentielle. Parce que, déjà, avant la campagne électorale de 2006, J’avais participé à une première réunion publique de ceux qui soutenaient le Président Joseph KABILA, cette réunion s’était tenue à l’esplanade du Grand Hôtel Kinshasa. Chacune des personnalités était publiquement et officiellement présentée. J’étais de celles-là. Sitôt après les élections, une autre cérémonie, cette fois consacrée à la signature de l’acte Constitutif de l’Alliance de la Majorité Présidentielle (AMP), s’est déroulée, au Stade Vélodrome de Kintambo.
J’étais également de la partie. N’appartenant alors à aucun Parti politique, j’ai signé comme personnalité indépendante.
Rappelons qu’en 2006, le Président Joseph Kabila était face à dix autres candidats et que les élections étaient à deux tours.
Les plus coriaces adversaires furent Jean-Pierre Bemba et Antoine Gizenga, Tshisekedi ayant boycotté ce scrutin.
Chacun des signataires a battu campagne pour Kabila dans son rayon d’influence.
A la proclamation des résultats du premier tour, le Président KABILA tient la tête du peloton, mais son pourcentage ne lui permet pas de passer au premier tour.
Nous espérions tous le faire passer au premier tour. Hélas ! ça n’a pas été possible. C’est l’ambassadeur Katumba Mwanke, qui m’appelle, la nuit, pour me dire que l’on devait se remobiliser, pour le deuxième tour c’était face à jean Pierre Bemba Gombo. La campagne fut rude, chaude, animée, parce que chacun espérait gagner à tout prix. Les recalés deviennent ainsi un enjeu. Ils s’alignent derrière l’un ou l’autre. Gizenga fut le plus courtisé car il avait occupé la troisième place.
Le lien lurnurnbiste lui fait pencher vers le Président Kabila. Ainsi, au finish, le Président Kabila l’emporte haut la main.
Bemba refuse de reconnaître son échec.
Sa résistance a donné lieu à une bataille rangée des hommes armés. Là encore, Kabila l’emporte. Les institutions s’installent. Gizenga est, selon les accords, désigné Premier Ministre. Il forme son gouvernement. L’AMP y envoie ses délégués. Un des critères objectifs, retenus est le nombre de députés à l’Assemblée Nationale. Le partage se poursuit également dans d’autres secteurs de la vie nationale (Entreprises du portefeuille, la territoriale, la diplomatie). Je suis alors désigné, Président du Conseil d’Administration (PCA) de l’Institut National de Sécurité Sociale (INSS), entreprise que je connais très bien pour y avoir été Administrateur depuis 1987. Cette désignation a été faite dans le quota réservé à notre groupe parlementaire dénommé GPI (Groupe des Personnalités Indépendantes). Comme élu indépendant, je n’avais pas la possibilité de proposer, à un poste ou à un autre, mes partisans.
J’ai observé que de nouvelles forces politiques qui n’avaient pas autant d’atouts que moi, avaient placé ça et là, leurs partisans. Or, à notre âge, on ne se pérennise qu’en semant ça et là, en servant ses disciples. Ma propre position compte peu. Si je ne réussis pas à ouvrir des voies à d’autres, je m’efface moi-même.
Je ne siège pas au Bureau Politique, organe de l’AMP qui oriente, inspire et décide. D’où l’idée de lancer un Parti politique. J’en parle à quelques amis, au Katanga, notamment à l’ancien Directeur Général de la SNCC, Ilunga Luanza, à l’Honorable Kabongo Ngoy, à Me Kabulu dit Pasteur et à mon entourage immédiat. A savoir, Feu Tshikuej a Kazumb, Jean Marie Mukombo, Me Nkulu Emmanuel. Avec l’honorable Kabongo Ngoy, qui est mon beau-fils, mari de feu ma nièce, Célestine. On a des rencontres presque quotidiennes, chaque fois que je suis à Lubumbashi. Je maintiens le rythme d’une fois par semaine. Tous les week-ends.
Au-delà de simples réflexions, nous passons à l’acte rédaction des Statuts, du Règlement Intérieur et du Projet de Société.
C’est Me Kabulu Muteba Faustin et Me Nkulu Kibondo Emmanuel qui s’étaient chargés de faire des pré-projets.
Nous convoquons la première réunion constitutive dans la salle de réunion de l’immeuble du Commerçant Mukalay Sonkwe qui nous la prête gracieusement. Les textes sont adoptés à l’unanimité. Des démarches auprès du Notaire sont menées par les deux Avocats cités ci-haut.
J’ai ensuite pris contact avec Monsieur Mwamba Yelumba, Ministre honoraire de la Santé sous la transition du Maréchal Mobutu et aussi avec Me Joseph Mudumbi qui me présente à son tour Monsieur Shamba Balthazar du Nord-Kivu, ancien du Cabinet du Président L.D. Kabila et actuellement Inspecteur à la Direction Générale des Douanes et Accises (DGDA).
Pour l’ex-Province du Bandundu, je devise avec mon complice de toujours le prof. Kin Kiey Mulumba, député indépendant, et Vice-Président du GPI. Je compte aussi sur Monsieur Firmin Muzungu, le jeune frère de Venant Muzungu, qui avait quelques activités commerciales à Bulungu.
Le caractère national étant ainsi établi, nous nous lançons sur l’orbite.
Mais comme le siège du Parti, c’est à Lubumbashi et que tous les documents administratifs nécessaires s’obtiennent là-bas, la plupart de ceux que j’ai cités plus haut n’ont pas eu l’occasion de signer sur ces documents.
C’est avec le Prof. Kin-Kiey MULUMBA que nous avons introduit notre demande d’agrément au Ministère de l’Intérieur, dirigé alors par le Général KALUME Denis.
Une anecdote, les services du Secrétariat Général me font venir pour me dire que le sigle UDC, qui était notre sigle au départ était déjà utilisé par un autre Parti. Que faire ? Reprendre à zéro ? C’est alors que me vient l’idée d’ajouter un " 0 ", à UDC, qui deviendra UDCO.
Les services du Secrétariat Général agréent le changement du sigle que nous ferons ensuite authentifier à l’Office du Notaire de Lubumbashi.
Quelques jours après, nous obtiendrons notre Arrêté d’agrément, et une note de notification.
L’UDCO est ainsi juridiquement né comme Parti Politique.

LES EMBUCHES
Le premier obstacle fut d’ordre matériel. Le Parti est certes là. Il faudra trouver des matériels, des drapeaux, des tee-shirts, des chapeaux et un siège.
En attendant de trouver un siège, les premières réunions se tenaient à la résidence de l’honorable KABONGO NGOIE, sur l’avenue Kabalo à Lubumbashi Dans l’entre-temps, je me suis battu pour trouver un peu d’argent, que je confierai à une commerçante pour nous acheter des drapeaux, des pagnes, et des casquettes (en Chine). Elle a gracieusement ajouté des foulards, et des stylos portant la marque "UDCO ".
Dès que nous avons reçu ces matériels, nous étions alors prêts à faire notre première sortie au Bâtiment du 30 Juin, salle mythique, symbole de la démocratie au Katanga.
Avant cette sortie, nous avions reçu des menaces de tout genre, au motif que le Président ne serait pas content que nous ayons créé ce Parti qui risquait de concurrencer le PPRD, considéré comme le Parti présidentiel. Beaucoup de nos cadres sont ainsi intimidés, Mudumbi, Kin-Kiey, Vano, pour ne citer que ceux-ci.
Il a fallu le courage du Prof. Kin-Kiey Mulumba qui, profitant d’une audience lui accordée par le Chef de l’Etat, lui posera clairement la question de savoir s’il était vraiment mécontent du fait que lui (Kin-Kiey) et moi avons créé un Parti politique pour le soutenir. Le Président lui a dit clairement non, c’est faux !
De l’éperon du Palais de la Nation où il était, le Prof. Kin-Kiey Mulumba m’a appelé pour me rassurer.
C’était donc l’œuvre des concurrents qui avaient peur de nous voir sur le même terrain politique.
La première sortie officielle est programmée pour le 5 janvier 2008, au Bâtiment du 30 juin.
Bien habillés, nos militants prennent d’assaut ce lieu, plein à craquer, la salle accueille la première manifestation de l’UDCO.
Après avoir installé le Comité Fédéral du Katanga, présidé par l’honorable Kabongo Ngoie, je prononce le premier discours officiel, discours fondateur, de toute notre action.

Discours prononcé par Banza Mukalay lors de la clôture
du Premier Congrès de l’UDCO tenu à Lubumbashi

Monsieur le Bourgmestre de la Commune de Lubumbashi,
Mesdames et messieurs représentants des Partis frères et amis
Chers congressistes
Nous voici au terme de nos travaux.
Deux jours durant vous vous êtes penchés, avec assiduité, sur la révision de nos textes.
Vous avez procédé à l’élection du corps dirigeant. Vous avez décidé de me reconduire à la tête de notre Parti et sur ma proposition, vous venez d’approuver la liste des dirigeants du Bureau du Comité Directeur.
Vous avez également approuvé des propositions de cooptation des autres membres fondateurs pour leur appui sans réserve à la survie et au développement du Parti.
Je voudrais remercier sincèrement pour cette marque de confiance et vous promettre de continuer avec la même pugnacité, la même détermination pour le bien de notre Parti.
Au nom des nouveaux promus et au mien propre, je vous réitère ma profonde gratitude.
Les élections constituent un enjeu majeur. Des orientations que vous venez de prendre à ce sujet nous permettront certainement de gagner.
S’agissant de la logistique, j’ai noté la nécessité de doter davantage le Parti de matériels pour une meilleure visibilité.
Je suis convaincu que quand vous serez de retour dans vos fiefs respectifs, vous partagerez avec les camarades restés, les riches enseignements que vous avez tirés de nos échanges.
D’ores et déjà, je vous souhaite à chacun et à tous, bon retour et que Dieu vous précède.
Soyez fier d’apporter votre pierre à l’édification de la maison commune. Recrutez, recrutez et toujours recruter pour que la famille UDCO devienne encore plus grande.
Soyez heureux et fier d’appartenir à un Parti véritablement National, Parti qui a une vision pour l’avenir de ce pays, Parti constant dans ses positions, Parti qui fait une grande place aux jeunes, aux femmes ; Parti qui exclut toute discrimination, Parti qui est à la recherche permanente du vrai, du bien et du beau. Soyez en fiers.
Sur ce je déclare clos les travaux du 1er Congrès de l’Union pour le Développement du Congo et vous remercie
Que Vive l’UDCO
Que Vive la RDC ;
" Ensemble, nous gagnerons "