Le ministère de la Santé publique, à travers sa 4ème direction chargée de la lutte contre la maladie, organise du mardi 10 au jeudi 12 mai 2016 à l’hôtel Pullman (Grand Hôtel Kinshasa) un atelier sur la lutte multisectorielle contre le choléra en RDC. Cet atelier est organisé avec l’appui financier et technique de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Pendant 3 jours, les participants (experts des ministères du Plan et de la Santé, experts internationaux, cadres de l’OMS et de l’UNICEF, délégués des ONG nationales et internationales) vont élaborer un plan opérationnel consensuel de vaccination contre le choléra en RDC.
Ce pays va donc bientôt introduire la vaccination choléra orale (VCO) qui va s’ajouter à d’autres mesures de base de lutte contre cette maladie, notamment des mesures d’hygiène et d’assainissement. Les participants vont aussi se pencher sur l’approche multisectorielle de la lutte contre le choléra.
Le manque d’hygiène et d’eau potable constitue un facteur important qui favorise les épidémies de choléra. Il est donc nécessaire, selon le Dr Benoit Kebela, directeur chargé de la lutte contre la maladie au ministère de la Santé publique, de passer à l’approche multisectorielle de la lutte en y impliquant les ministères qui s’occupent de l’approvisionnement en eau, de l’hygiène et de l’assainissement de l’environnement.
La RDC occupe le premier rang mondial du nombre de cas de choléra
Selon le Secrétaire général à la Santé publique, le Dr Marcel Mukengeshay Kupa qui a représenté le ministre de la Santé publique à l’ouverture de cet atelier mardi, la RDC est encore loin du seuil d’élimination du choléra car le pays présente un taux de prévalence supérieur à celui de 1 cas pour 100.000 habitants fixé par l’OMS. Par ailleurs, a-t-il indiqué, la RDC se trouve au premier rang mondial du nombre de cas et du nombre de décès dus au choléra pour l’année 2015 avec plus de 19.000 cas déclarés dont 271 décès.
Le ministre de la Santé publique, a dit le secrétaire général Mukengeshay, attend des participants à l’atelier des orientations muries et solidement défendables pour la mise en œuvre de la vaccination anticholérique. Ces orientations devront s’entourer de toutes les mesures additionnelles et complémentaires, utiles à consolider le résultat final recherché, celui de contrôler durablement le choléra en RDC.
Le délégué du représentant de l’OMS en RDC, le Dr Sambou Bakary a, à cette même occasion, déclaré que la vaccination est recommandée comme mesure complémentaire de lutte contre le choléra qui ne remplace pas les mesures de base suivantes : l’eau potable, l’hygiène, l’assainissement, la prise en charge adéquate des cas, la surveillance, l’information et l’éducation de la population.
Il a cité des expériences qui démontrent la contribution de la vaccination à l’interruption de l’épidémie de choléra, notamment au Soudan du Sud, au Malawi, en Guinée.
Par N.T.