Une effervescence estudiantine a failli tout paralyser à Kinshasa !

Mardi 17 novembre 2015 - 11:21

Suite à une hausse brutale et inadaptée des frais académiques 
Parti de l’INBTP, le mouvement a réussi à couper de liaison la commune de Ngaliema du reste de la capitale pendant de longues heures…

Hier lundi aux premières heures du matin, des cohortes d’étudiants partis de l’Institut national du Bâtiment et de Travaux publics, INBTP en sigle, ont pris d’assaut les trois principales avenues reliant la commune de Ngaliema au reste de la capitale en vue d’en interdire l’accès. Il s’agit de l’avenue des écuries, de l’avenue de la montagne et de l’avenue du tourisme !

D’après de nombreux témoins rencontrés dont des taximen, des usagers de véhicules privés et des personnes qui se déplacent quotidiennement entre les 24 communes de la capitale, des groupes d’étudiants en courroux avaient bloqué les trois avenues précitées, réduisant le trafic à néant.

Dans l’impossibilité de se mouvoir et face à l’intransigeance des étudiants, l’énervement n’a pas tardé de gagner les rangs des automobilistes en arrêt et des passagers dont la journée était désormais gâchée.
Suite à cette ambiance qui tendait déjà vers une explosion au fil des heures, des unités spéciales de la police nationale ont été dépêchées sur les lieux pour essayer de réduire les risques d’affrontement déjà perceptibles !

Mais pourquoi les étudiants ont-ils prisl’initiative de bloquer le trafic dans une partie aussi sensible de la capitale en début de semaine au lieu de solliciter l’arbitrage du gouvernement pourla résolution de leur problème ?

Parler d’une même voix !

Selon quelques manifestantsrencontrés sur le théâtre de l’événement hier, les étudiants de l’IBTP ont pris l’initiative de bloquer les trois axes routiers précités de leur commune de résidence pour faire pression sur le gouvernement à cause dela hausse brutale et inadaptée de leurs frais académiques.

En effet, pour les étudiants de l’INBTP qui ne font pas de distinction entre leur sort et celui réservé à tous les autres étudiants du pays, le gouvernement est resté longtemps insensible à la question qui les préoccupe aujourd’hui. Pour amener celui-ci à agir en leur faveur,il fallait absolument lui forcer la main, ont-ils souligné en substance !

Mais des sources dignes de foiindiquent que l’action estudiantine partie de l’INBTP hier lundi devait s’étendre à tous les établissements d’enseignement supérieur et universitaire de la capitale et du reste du pays appelés à parler d’une seule et même voix parce qu’ils ne sont pas traités différemment par les autorités du pays.

C’est dire en fait que l’effervescence estudiantine d’hier était appelée à paralyser, non seulement la ville de Kinshasa, mais aussi le reste du pays où les mêmes difficultés sont identifiées dans l’univers de l’enseignement supérieur et universitaire !

Pour les étudiants qui ne bénéficient pas de bourses d’études, dont les parents vivent dans une extrême pauvretéet en faveur desquels aucune forme possible de solidarité ne s’exprime,toute hausse brutale et inadaptée de frais académiquesest à considérer comme une provocation, ont fait remarquer quelques agents et cadres de l’administration publique rencontrés hier après la réouverture au trafic de trois axes routiers bloqués dans la commune de Ngaliema. Qu’en pense le ministre en charge de l’enseignement supérieur et universitaire ?

Par Kambale Mutogherwa