Vaste enquête pour rechercher les armes emportées par des délinquants

Lundi 2 février 2015 - 12:30

Après les journées folles du 19 au 29 Janvier 2015, la Police provinciale ville de Kinshasa a ouvert une vaste enquête sur toute l’étendue de la capitale, visant deux objectifs majeurs. Il s’agit de rechercher les traces de véritables auteurs des actes de vandalisme qui ont ciblé certains postes de police et sous-commissariats, et les caches des armes emportées, pour les récupérer, afin de les mettre hors de la portée des inciviques.

L’on sait que ces derniers, issus des ghettos de Kinshasa et de certains milieux criminogènes, s’étaient réjouis de rejoindre les militants des partis d’opposition dans leur marche et de se lancer dans le saccage des boutiques de certains commerçants étrangers. Ils en ont profité pour s’attaquer aux postes et sous-commissariats de la police et emporter les armes et les munitions qu’ils vont certainement utiliser dans les futurs braquages et autres cas d’extorsions à main armée.

C’est dire qu’à la suite de ces pillages des containers de là police, les malfaiteurs qui s’étaient « approvisionnés » durant ces jours troubles, pourront se lancer dans un véritable safari criminel. D’où les velléités d’une recrudescence du banditisme qui risque de toucher la plupart des communes, surtout que les marginaux, les «Kuluna» et les «Shegué», ont tous repris du service dans certains quartiers de la ville, même dans la commune de la Gombe où des bandes importantes et de grands groupes raflent de jour comme de nuit, des biens aux automobilistes et aux piétons, au vu et su de tout le monde.
La semaine passée, c’est un expatrié qui a vu son sac emporté par ces délinquants, alors qu’il roulait dans sa voiture, vitres baissées, à Gombe, sur Colonel Lukusa. La bande forte de près de 20 membres est allée se refugier dans son fief de l’Hôpital de la SCTP dans les parages du port public de cette entreprise de transport. Le butin, avons-nous appris plus tard, ne consistait qu’en la somme de 30 Euros.

La bombe que constituent les bandes de «Kuluna» et de «Shegué», menace la sécurité des habitants de la ville de Kinshasa, au point que des observateurs s’interrogent sur le niveau de criminalité que l’on pourrait enregistrer à l’occasion d’autres journées folles. Et qu’adviendrait-il de la paix si des armes volées se retrouvaient entre les mains de ces malfaiteurs en herbe, quand on sait qu’ils manient depuis des années, des armes blanches sans crainte des poursuites judiciaires? Ils ont semé la mort et la désolation et continuent à le faire dans l’indignation générale.

Voilà pourquoi les observateurs expriment le vœu de voir les autorités urbaines inviter les éléments de forces de l’ordre déployés à travers certaines artères de la ville, à s’abstenir des abus et autres dérapages qui multiplieraient des frustrations au sein de la paisible population. L’on peut se rappeler à l’occasion, qu’à la suite des opérations Likofi I et Il, celles de la lutte contré les marchés-pirates, la confiance entre la police et la population civile avait volé en éclats, et qu’elle ne sera pas restaurée de sitôt.
Il faut donc craindre qu’à partir de quelques échauffourées entre manifestants et policiers, Kinshasa ne puisse retomber dans d’autres journées d’angoisse et d’inquiétude, aussi bien pour les habitants de la capitale que pour les forces de l’ordre.
La récente expérience des journées folles est encore fraîche dans nos mémoires et nous a fourni beaucoup des leçons.
J.R.T.