Ville-province de Kinshasa : Les éboueurs menacent d’abandonner les immondices !

Jeudi 21 juillet 2016 - 11:31

Impayés depuis 6 mois, ces agents d’assainissement employés par la RATP ont organisé un sit-in hier devant l’Hôtel de ville, pour exiger le paiement de leurs arriérés de salaire. Le Premier ministre Matata Ponyo appelé à s’impliquer pour éviter le pire

Ils s’étaient agglutinés hier devant le bâtiment de l’hôtel de ville de Kinshasa pour réclamer le paiement de 6 mois d’arriérés de salaire. Tous en salopettes, couleur verte, ils attendaient impatiemment et sans faire de bruit mais brandissant à peine quelques inscriptions tracées sur du papier volant ou des cartons où les passants pouvaient lire :  » André Kimbuta : payez nos salaires ! « .

Ces travailleurs manuels qui évoluent au sein de RAPT assurent le nettoyage de la ville de Kinshasa en évacuant des immondices et toutes sortes de déchets et ordures ménagères qui infestent la capitale, méritent des encouragements.

7 jours par semaines, ils travaillent pendant plus de 8 heures, de 7H à 18H pour gagner 4 dollars par jour. Un peu de calcul renseigne qu’à la fin du mois, ils empochent plus ou moins 100$us de salaire. Les journées dominicales n’étant pas prises en compte.

Kinshasa étant une ville très vaste, on n’y dénombre 4 à 5 sites dans chaque district. Chaque site emploie 4 éboueurs qui travaillent sous la direction d’un superviseur. Mais, le travail est énorme car des chariots déversent sans cesse des ordures à longueur de journées.

En dépit du peu qu’ils gagnent, les pauvres éboueurs ne bénéficient toujours pas régulièrement de leur dû. Ainsi, sont ils allés exprimer leur indignation devant l’hôtel de ville qui a pris la relève après le départ de l’Union Européenne dans la gestion des immondices. La descente d’hier au bureau du Gouverneur de la ville de Kinshasa était la quatrième.

Les trois premières s’étant soldées par un échec. Même le ministre des finances auprès de qui était renvoyée la délégation des éboueurs n’avait que pris bonne note.En attendant les résultats escomptés, les travailleurs ont décidé de ne pas toucher à la pelle. Déjà sale, Kinshasa va en pâtir.

Dès lors, l’épineuse question de l’insalubrité qui affecte la ville sera relancée de plus belle. Avec comme retombées immédiates la résurgence des maladies diarrhéiques, la fièvre typhoïde et le paludisme our ne citer que celles-là et qui sont impitoyables envers l’homme.
Les services urbains feraient œuvres utiles en débloquant les salaires de cette catégorie des travailleurs qui rendent de bons et loyaux services à la capitale.

Le Premier ministre Augustin Matata Ponyo, qui vient de trouver solution au problème des balayeurs de rue qui menaçaient aussi de debrayer, doit vite s’impliquer dans ce nouveau conflit opposant les éboueurs à l’Hôtel de ville de Kinshasa, afin d’éviter le pire. Ne l’oublions pas, l’épidémie de fièvre jaune est déjà dans nos murs. A bon entendeur…

Par G.O