Violences électorales : Un comité inter-organisations redoute une catastrophe en RDC !

Mardi 21 juin 2016 - 11:19
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Dans un rapport semestriel publié à Genève, le comité permanent inter-organisations (IASC) se préoccupe de la situation en RDC qui présente de graves risques de violences électorales, pour la période de juin à décembre.

Pour l’IASC qui a publié son rapport début juin, le très probable report des élections prévues en novembre 2016, la  » restriction des libertés politiques « , ainsi que  » l’utilisation par le gouvernement des forces de sécurité pour maintenir l’autorité « , pourront aboutir à un risque  » élevé  » de tensions politiques dégénérant en affrontements violents entre partisans de l’opposition et du gouvernement.

Attention à la Burundisation de la RDC

Composé des agences de l’ONU, d’ONG internationales, de la Banque mondiale et du Mouvement de la Croix-Rouge, le comité permanent inter-organisations estime que la RD Congo risque de connaître une situation similaire à celle du Burundi.

Selon les auteurs du rapport, la très forte probabilité de voir les élections prévues en novembre 2016 être repoussées ont tout lieu de faire craindre de violents incidents dans les centres urbains.

Au Burundi, depuis que le président Pierre Nkurunziza a foulé au pied la constitution et l’Accord d’Arusha, en se présentant aux dernières élections, le pays bascule dans la violence avec plusieurs arrestations dans le rang des contestataires.

Spirale de violence

Comme au Burundi voisin,note-t-on, IASC craint l’amplification des arrestations arbitraires et du musellement de l’opposition.

Plusieurs centaines de milliers de personnes pourraient être affectées par ces troubles et chercher à quitter la capitale pour se réfugier au Congo- Brazzaville, précise IASC dans son récit. Pour cette structure, le probable report des élections en 2017 pourrait déclencher une grande agitation politique similaire à celle du Burundi postélectoral.

» Au-delà de la capitale, la violence électorale pourrait s’étendre aux bastions de l’opposition, comme la ville natale de Moïse Katumbi, Lubumbashi « , explique encore le document.

Une crise humanitaire en vue

Dans la région du Kivu, IASC explique que les nouvelles opérations militaires pourraient à leur tour provoquer une augmentation du nombre de déplacés, tandis que les combats favoriseraient la hausse du recrutement d’enfants soldats par les groupes armés.

Enfin, à la détérioration de la situation politique s’ajoute une crise médicale avec une épidémie de choléra qui a connu 7 509 cas, pour 140 décès déclarés depuis janvier.

» Un nombre élevé de cas est encore signalé dans le Sud-Kivu où la situation est particulièrement préoccupante en raison de la présence de camps de réfugiés du Burundi et il est probable que l’épidémie se propage à des endroits densément peuplés tels que Kinshasa « , prévient le comité, qui juge les capacités de réponse humanitaire insuffisantes.

Dans cet environnement à risques, le comité juge moyenne la capacité des agences humanitaires à répondre rapidement aux situations de crise, notamment dans les zones reculées difficilement accessibles par la route.

Le rapport souligne aussi que la majorité des acteurs humanitaires se trouvent dans la zone de Kivu laissant de grands vides dans l’ouest du pays par manque de fonds alloués au plan d’action humanitaire pour 2016.