Massacres de Masala (Beni) : un an après, la société civile dénonce l’absence d'assistance aux victimes

Samedi 7 juin 2025 - 16:48
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Un an après les massacres perpétrés par les ADF sur l'axe Cantine-Masala, dans la localité de Bapakombe-Pendekali, en groupement Baswagha-Madiwe, dans le territoire de Beni, ayant causé la mort de plus de 150 civils, la société civile locale alerte sur le manque persistant d'assistance aux victimes. Malgré un retour au calme apparent, aucune aide significative n'a été apportée par les autorités compétentes ou les organisations humanitaires internationales.

La société civile de Lubena lance un appel pressant au soutien des victimes, soulignant l'urgence de mettre en place des initiatives pour les familles lourdement affectées. Nombre d'entre elles ont perdu des proches suite à ces violences en juin dernier.

Tchetche Aliamini, président de la société civile de la localité Cantine-Lubena, a déclaré : “Aujourd'hui, 7 juin, cela fait une année que ces personnes ont été massacrées sur cet axe par les ADF. Une accalmie a été imposée par l'armée nationale dans la zone, mais depuis un an, aucune victime n'a été assistée par le gouvernement central ni par les organisations humanitaires internationales. Il y a tant d'orphelins et de veufs. Ils portent des traumatismes et méritent une assistance complète pour les aider à surmonter ce qu'ils ont vécu”.

En plus de l'assistance humanitaire, ce défenseur des droits humains a exhorté les services de sécurité à renforcer leur présence dans le groupement Baswagha-Madiwe pour prévenir de futurs drames.

« Il est impératif que les services de sécurité augmentent leurs effectifs, notamment dans les zones encore non contrôlées, afin de protéger les habitants. Nous appelons également la population à rester vigilante malgré le calme et à informer les autorités de tout mouvement suspect, » a-t-il ajouté.

Pour rappel, plus de 150 civils avaient été tués par les rebelles des ADF dans le groupement Baswagha-Madiwe en juin de l'année dernière. Ces massacres avaient entraîné des déplacements massifs de populations dans les localités de Mahihi, Makala, Masala, Masau, Kabweke et leurs environs. Outre les pertes humaines, de nombreux biens avaient été incendiés et plusieurs personnes prises en otage.

Bien que le calme soit revenu dans la région grâce à l'intervention de l'armée loyaliste, des sources indépendantes indiquent que la reprise des activités reste difficile dans certains secteurs en raison de la peur persistante au sein de la population.

Bantou Kapanza Son, à Beni