*C’est au soir de ce lundi 29 juin que le Président Joseph Kabila tient son grand oral dans le cadre de la fête nationale. Le défilé pour marquer le 55ème anniversaire de l’indépendance a lieu, demain mardi 30 juin, dans la ville portuaire de Matadi, au Bas-Congo. Dans l’opinion, une question domine les esprits. Que va dire Joseph Kabila ? Le Député Clément Kanku de l’Opposition, invite le Président à se prononcer clairement sur ses vraies intentions. Qu’est-ce à dire ? On peut y comprendre que les cinq sujets proposés par Joseph Kabila comme ordre du jour du dialogue national en vue, à savoir, le calendrier électoral, la sécurisation du processus électoral, le financement des élections, l’enrôlement des jeunes majeurs et l’accompagnement de la Communauté internationale, n’ont pas étanché la soif du Député élu de Dibaya au Kasaï Occidental.
Pourtant, Clément Kanku fait partie du carré restreint des opposants à avoir répondu favorablement aux Consultations du Palais de la Nation, au courant du mois de juin. Il a aussi confirmé sa participation au dialogue pour trouver des solutions contre le glissement des mandats au-delà des délais constitutionnels. Selon Clément Kanku, donc, la contradiction majeure entre le Président et ses opposants n’a pas encore été évoquée. C’est la question de la fin du second et dernier mandat du Chef de l’Etat. Le Député de Dibaya aimerait que, dans son allocution du 30 juin, le Président revienne là-dessus et fixe, une fois pour toutes, tous ceux qui acceptent d’aller au dialogue. Au cours d’un point de presse, le vendredi 26 juin au siège du Mouvement pour le Renouveau (MR), Clément Kanku a estimé que le dialogue ne devrait pas servir de prétexte ou de chèque en blanc à la Majorité Présidentielle pour contourner la volonté du peuple, en obtenant le fameux glissement. Dans les milieux des opposants anti-dialogue (MLC, UDPS, UNC, Envol, etc.), l’on attend des signaux clairs allant dans le sens de l’adhésion à l’idée de l’alternance démocratique.
Des annonces et une orientation
La semaine dernière, les Gouverneurs des provinces ont déposé les conclusions des Consultations menées dans l’arrière-pays. On sait que le travail consistait à inviter des chefs des Groupements, des cadres politico-administratifs et d’autres dirigeants afin de recueillir leurs avis. Autant dire que le Président Joseph Kabila dispose d’amples informations sur ce que veut le peuple. Sur la question du calendrier électoral, il va devoir trancher entre les membres de sa famille politique, favorables à l’organisation de toutes les élections prévues avec un penchant pour les locales, et les opposants qui préfèrent inverser le calendrier en commençant par la présidentielle et les législatives nationales. Peut-être qu’il aura résolu de se remettre au dialogue national. Mais, si la convocation de la session extraordinaire peut servir d’indicateur, il y a lieu d’avancer que pour le Chef de l’Etat, les locales sont aussi importantes que la présidentielle et les législatives nationales. S’agissant du financement des élections, après plusieurs déclarations faites par des personnalités comme Léon Kengo du Sénat, on sait que le Budget 2015 n’a pas prévu grand-chose. La recherche des moyens financiers devient un casse-tête. L’enrôlement des jeunes majeurs nécessite, à la fois, de l’argent et du temps. Au sujet de l’accompagnement de la Communauté internationale, la rhétorique développée par le Gouvernement, ces derniers temps, semble donner une orientation sur la requalification de la nature des rapports entre la RDC et ses partenaires occidentaux.
La Pros.