Yav Mulang exhorte le Sénat à voter la loi sur le Comesa

Lundi 11 mai 2015 - 07:51
* Toutefois, les craintes des élus des élus de voir la RDC devenir un simple consommateur de cette zone persistent.
Il est devenu en quelques temps seulement un habitué de la salle des conférences internationales du Palais du peuple, siège du Sénat. Vendredi dernier, il a à nouveau arpenté les mêmes couloirs et les mêmes escaliers pour répondre, au cours de la plénière présidée par le Dr Léon Kengo Wa Dondo, aux préoccupations et réserves formulées mercredi par les élus des élus sur l’adhésion de la RDC à la zone de libre échange du COMESA. Lui, c’est Henri Yav Mulang, le ministre des Finances accompagné par son vice-ministre. Il s’explique sur le projet de loi modifiant l’Ordonnance-loi n°11/2012 du 21 septembre 2012 instituant un nouveau tarif des droits et taxes à l’importation en RDC. La révision proposée par le Gouvernement porte sur l’introduction du principe de la taxation au taux « ZERO » pour les marchandises en provenance des pays membres du COMESA. Le tarif « ZERO » veut dire en termes courants qu’il n’y a pas payement des frais des douanes pour les produits venant des pays membres du COMESA entrant en RDC.
Tous ces produits sont indistinctement exonérés par cette adhésion à la zone de libre échange. Les sénateurs en leur majorité ont la pleine conviction que cette tarification au taux « ZERO » a des retombées négatives sur l’économie d’une manière générale.
En premier les recettes douanières du trésor public qui vont fondre comme peau de chamois, ce qui va réduire drastiquement le volume du Budget de l’Etat. Pour les sénateurs hostiles à cette loi de libre échange, la RDC est plus réduite à une portion congrue de simple consommateur des produits du marché COMESA sans rien donner en échange.

L’EXONERATION VA CONDUIRE A LA DIFFICULTE PURE ET SIMLPE DE L’INDUSTRIE LOCALE

Car l’industrie en RDC n’exporte pas vers les pays du COMESA. Ils estiment en outre par rapport à cette industrie locale n’est pas du tout protégée. D’où cette exonération sur les produits importés va la conduire à la disparition pure et simple.
Les mécanismes mis en place pour rendre l’industrie locale compétitive malgré l’adhésion au COMESA ne rassurent pas. Dans ses réponses, Yav Mulang s’est appliqué à montrer aux sénateurs que l’adhésion en elle-même est un facteur d’émulation.
Il permet à l’industrie de participer à un échange concurrentiel avec le monde extérieur. Ce n’est que par compétitivité que la RDC va combler le retard en s’ouvrant aux autres espaces économiques. Les potentialités agricoles de la RDC sont un atout pour mener ce pays à jouer un rôle de premier plan sur l’échiquier commercial du COMESA, dit Yav Mulang. MECANISMES POUR AIDER LES ENTREPRISES EN DIFFICULTE
Il poursuit que la RDC doit développer son avantage concurrentiel en assainissant l’environnement des affaires et par l’amélioration du climat des affaires. La RDC, simple consommateur des produits du COMESA ? Non, réplique le ministre des Finances qui note que son pays participe pour 5% aux échanges avec le COMESA.
Quant à l’industrie locale, il a édicté les critères prévus par la Convention pour leur protection. Sur le même volet, il relève que le COMESA mettra en place des mécanismes pour aider les entreprises en difficulté. Une Banque du COMESA sera par ailleurs créée à cet effet pour accorder des crédits d’investissement aux pays membres.
Pour les recettes publiques, Henri Yav Mulang tente de dissiper les craintes des sénateurs. Pour lui, l’impact budgétaire de l’adhésion de la RDC à la zone de libre échange du COMESA est marginal car la part des recettes douanières est minime. L’adhésion n’est pas une menace pour la DGDA ex-OFIDA.
Ses missions seront plutôt renforcées avec l’adhésion à la zone de libre échange. Toutefois il y aura un « Fonds de compensation » pour compenser les pertes intérieures des budgets des Etats membres. Il reconnait cependant comme les élus des élus que les échanges entre la RDC et le COMESA sont déficitaires selon les statistiques de 2014, le pays étant importateur net des produits de la zone. DIVERSIFICATION DE L’ECONOMIE ET ACCELERATION DES REFORMES
Mais pour lui ce solde défavorable ne peut aucunement être une raison pour ne pas adhérer au COMESA. Quelle est la voie pour s’en sortir ? Le ministre des Finances est d’avis que le secret pour réussir est dans la diversification de l’économie et l’accélération des réformes structurelles. Mais surtout de développer les voies de communication.
Malgré tout il persiste et signe qu’il y a des bénéfices économiques dans l’adhésion à la zone de libre échange du COMESA. En ce qui concerne la conformité des produits échangés avec le COMESA, l’OCC dispose de normes de l’organisation pour vérifier la conformité des produits selon l’homologation. La métrologie n’est pas en reste.
Il est prévu l’accréditation des laboratoires d’étalonnage afin de mettre les pays membres aux normes internationales. Mulang exhorte donc les élus des élus à voter cette loi sur la zone de libre échange du COMESA. Car elle fait partie des engagements internationaux pris par le Président Joseph Kabila au COMESA.
Leur finalité est de placer la RDC au diapason des pays développés. Léon Kengo Wa Dondo a envoyé ce projet de loi à la Commission « Economique-financière » et bonne gouvernance (ECOFIN). Les Congolais demandent à cette dernière de trouver la juste mesure. Si adhésion à cette zone il y a conformément aux engagements pris par la RDC au COMESA, il faut remplir la condition sine qua none de protéger l’industrie locale qui crée l’emploi. Equation bien difficile que les experts de l’ECOFIN dirigés par le Prof Evariste Mabi Mulumba n’auront pas du mal à affronter. KANDOLO M.