
Dans une interview accordée ce lundi 3 juin 2019 à 7SUR7.CD, maître Papis Tshimpangila Lufuluabo, avocat conseil de feu Étienne Tshisekedi a donné son point de vue sur la crise de leadership qui sévit actuellement au sein de l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social, "UDPS".
Depuis plusieurs semaines, des voix s'élèvent au sein du parti présidentiel pour fustiger le pouvoir de Jean-Marc Kabund nommé président intérimaire par le chef de l'État Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Ces cadres de l'UDPS s'appuient sur l'article 26 des statuts pour exiger la mise en place d'un directoire afin de conduire l'UDPS au congrès pour élire un nouveau président.
Tout en indiquant que cette crise est une affaire privée qui concerne d'abord l'UDPS, maître Papis Tshimpangila Lufuluabo appelle les différents protagonistes à ne pas déformer l'article 26 des statuts du parti.
"L'article 26 est simple et très claire. Il ne devait même pas avoir de controverse à ce sujet. On dit qu'en cas de décès, de démission, d'empêchement définitif, d'expiration du mandat ou d'interdiction d'exercer du président du parti, là on doit désigner un directoire pour organiser le congrès en vue de la désignation d'un nouveau président", a, d'entre de jeu, fait savoir maître Tshimpangila.
Dans la foulée, maître Papis Tshimpangila Lufuluabo persiste et signe que cet article fait allusion à un empêchement définitif.
"Maintenant, revenons dans le cas d'espèce en ce qui concerne la désignation du président Jean-Marc Kabund. Est-ce que le chef de l'État est dans un cas d'empêchement définitif? Non. Il a un mandat limité de président de la République qui est de 5 ans. Il est dans un cas d'empêchement provisoire. Donc, l'article 26 ne s'applique pas et donc cette controverse n'a même pas lieu d'être", a-t-il indiqué.
En outre, il affirme que le même statut de l'UDPS donne au président le pouvoir de mettre en place un organe ad hoc en cas de situation exceptionnelle.
"Les mêmes statuts de l'UDPS notamment l'article 23 définit toutes les prérogatives qui reviennent au président du parti, notamment de désigner un organe ad hoc dans le cas d'une situation exceptionnelle. Le président Étienne Tshisekedi a fait cette application à maintes reprises. Moi-même j'ai été désigné officiellement comme avocat conseil du président du parti mais il y a aucune disposition dans les statuts qui prévoit cet organe, mais c'est en fonction des prérogatives qui sont dévolues au président du parti en vertu de l'article 23", renchérit-il.
Selon maître Papis Tshimpangila, le terme exact en droit qu'il faut utiliser pour le cas de Jean-Marc Kabund est celui "de président faisant fonction" et non de "président intérimaire".
"Lorsque vous êtes président faisant fonction c'est-à-dire qu'il y a une délégation de pouvoir du président qui vous est octroyé mais provisoirement tout au long de la période où le président se trouve en empêchement. Par conséquent, Jean-Marc Kabund est un président faisant fonction. Le président faisant fonction implique une délégation de l'intégralité de pouvoir du président titulaire", soutient-il.
Par conséquent poursuit Me Tshimpangila, il peut nommer en tant que président faisant fonction, un secrétaire général et tous les autres membres du parti, c'est ça la loi et la légalité.
"Donc, pour moi il n'y a aucune controverse. Celle qui est née n'a aucun sens étant donné que la loi est claire. Les dispositions du statut de l'UDPS sont claires. Elles régissent les relations entre les membres du parti", conclut l'avocat conseil de l'ancien premier ministre Étienne Tshisekedi Wa Mulumba.
Pour rappel, quelques cadres de l'UDPS à l'instar de Peter Kazadi et Jacquemin Shabani avaient rejeté la nomination d'Augustin Kabuya par Jean-Marc Kabund le 18 mai dernier au poste de secrétaire général du parti présidentiel.
Jephté Kitsita