Comme pour détourner l'attention de lopinion sur leur responsabilité, des proches du Président Félix Tshisekedi au Palais de la Nation et au parti ont suggestionné la mobilisation de la base de l'Udps pour s'attaquer violemment à l'institution Assemblée nationale et à ses membres, sa présidente principalement.
La journée du lundi 10 juin 2019, Mme Jeannine Mabunda a été injuriée comme ne peut le faire qu'une société de culture basse. Des femmes de l'UDPS, à commencer par la Première Dame Denise Nyakeru Tshisekedi, ne peuvent pas ne se sentir touchées dans leur chair par l'avalanche des propos obscènes déversée sur leur soeur. Et avec elles, toutes les femmes du cabinet du Président de la République, du Sénat, des partis politiques et de la Société civile. Et encore avec elles, toutes les mères des combattants ayant envahi les installations du Palais du peuple.
Pire : Jean-Marc Kabund a fait son numéro en passant un message capté 5/5 par tout élu : l'épée de Damoclès brandie désormais sur l'ordre institutionnel via l'arme de rue, alias Base.
Un président qui se révèle incapable de contrôler les siens ne l'est que d'étiquette.
Dommage de constater côté FCC, du moins sa représentation à l'assemblée nationale, un silence de cimetière. Comme par peur ou par gêne, sinon par mépris.
Jusque ce mardi 11 juin 2019 midi, aucun geste de solidarité à l'égard des victimes de la fatwa des ''combattants'' n'a été fait. Personne n'ose lever le petit doigt ou la voix pour dénoncer la dérive totalitaire qui s'annonce.
On apprend, par exemple, que Me Gérard Katambwe, constitutionnaliste-maison, a été empêché de répondre à André Mbata, auteur lui aussi d'un numéro au sujet desdites ordonnances. Tout le monde l'a entendu le 5 juin 2019 justifier la promulgation par une situation exceptionnelle. «Nous sommes tous daccord que dans un temps normal, les ordonnances présidentielles, dans plusieurs matières, doivent être contresignées par le Premier ministre. Evidemment, il y a des exceptions. Mais, ici, je trouve qu'on est dans une situation exceptionnelle () Vous avez un Premier ministre (Bruno Tshibala) qui est démissionnaire, mais qui expédie encore les affaires courantes. Et en même temps, l'Etat doit continuer. Qui représente l'Etat ? Cest le chef de l'Etat qui représente l'Etat. l'Etat ne doit pas mourir ou cesser d'exister. Il n'y a pas d'inanition de l'Etat parce qu'il n'y a pas un gouvernement. Non, l'Etat doit fonctionner. Je crois que c'est dans ces circonstances exceptionnelles que le président de la République a pris ces ordonnances», dit-il.
Le 7 juin 2019, se présentant sur le plateau de la Rtnc, il soutient la thèse de la régularité des ordonnances et exhibe le contreseing du Premier ministre Bruno Tshibala, ignoré le 3 juin par le porte-parole Tharcisse Kasonga Mwema. Ainsi, en moins de 48 heures, le Pr des Universités va soutenir une thèse et son contraire.
Il sait, lui aussi, pour qui il roule.
Pas pour le Chef de lEtat Félix Antoine Tshisekedi.
CP