RDC-Loi des finances 2020 : Le député Claude Misare propose notamment la relance de la Sucrerie du Kivu qui "créera plus de 10.000 emplois indirects"

Mardi 19 novembre 2019 - 14:32
Image
7sur7

Le député national Claude Misare Mugomberwa a fustigé l'attitude de la présidente de l'assemblée nationale qui, selon lui, n'a pas voulu accorder la parole à tous les députés nationaux le lundi 18 novembre dernier lors de la présentation du projet de loi des finances de l'exercice 2020 par le premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba.

Claude Misare qui devait prendre la parole pour le compte du groupe parlementaire Cap pour le Changement, (CACH), n'a cependant pas pu intervenir. De quoi, provoquer la colère et la désolation de cet élu de la circonscription électorale d'Uvira au Sud-Kivu.

"Je ne comprends pas que dans une séance d'une grande importance pour la survie de la République et qui ne se fait qu'une seule fois l'an, les honorables députés nationaux, mobilisés pour ce grand débat depuis 12heures soient privés de la parole par la présidente Jeanine Mabunda. C'est vraiment inacceptable et intolérable. J'ai eu l'aval de ma formation politique, l'UNC et aligné par notre groupe parlementaire (CACH) conformément aux dispositions de notre règlement intérieur pour prendre la parole afin d'apporter ma modeste contribution sur le projet de loi des finances pour l'exercice 2020. Personne n'avait droit de nous interdire de prendre la parole. Le bureau de l'Assemblée nationale doit m'accorder le temps de m'exprimer et de présenter les problèmes de ma base en plénière et pas ailleurs. Le bureau dirigé par l'honorable Jeannine Mbunda doit mettre fin à ce genre de théâtre politique que nous avons vécu à l'Assemblée nationale lors de l'examen du projet de loi des finances pour l'exercice 2020", a-t-il déploré ce mardi 19 novembre 2019 au micro de 7SUR7.CD.

Bien que n'ayant pas pris la parole du haut de l'hémicycle de l'assemblée nationale, Claude Misare a, dans son intervention préparée à cette occasion, formulé un certain nombre de recommandations. 

Tout en constatant une augmentation significative par rapport aux précédents, l'élu d'Uvira dans la province du Sud-Kivu considère qu'il existe certaines imprécisions dans le projet de loi de finances qui, dans une certaine mesure, "pouraient amener à douter de l'exécutuion de certaines actions gouvernementales". 

A titre d'exemple, cet élu national évoque le développement par titre d'estimations des crédits de l'exercice 2020. Il indique qu'il y a dans certains secteurs où le premier ministre a précisé l'entité dans laquelle l'action gouvernementale sera menée, ce qui n'est pas le cas dans d'autres entités. 

"Dans le secteur de santé, le premier ministre n'a pas précisé l'entité dans laquelle on construira l'hôpital général de référence des Hauts plateaux d'Uvira alors que les Hauts Plateaux sont vastes. Dans le secteur de l'enseignement, nous voudrions que le premier ministre nous précise les noms des Territoires et Villes qui seront bénéficiaires de la réhabilitation de 3 écoles comme il l'a indiqué dans d'autres lieux", a fait savoir Claude Misare Mugomberwa. 

L'élu d'Uvira souligne en outre que dans le montant de 11.275.402 514 Fc alloué à la province du Sud-Kivu dans le secteur des infrastructures et travaux publics, il se fait remarquer que la réhabilitation du port de Kalundu, qui est le deuxième de la République après celui de Matadi dans le Kongo-Central et qui constitue le poumon économique du Sud-Kivu, a été oubliée dans ce projet de loi de finances alors qu'il peut, dit-il, contribuer énormément au budget de l'État.

"Dans le même ordre d'idées, nous avons constaté que la réhabilitation de la Route Ngomo et l'aéroport de Kavumu n'ont pas été pris en compte dans ce projet de loi de finances alors qu'on ne peut pas parler du Sud-Kivu sans ces infrastructures. Il faudrait aussi ajouter l'appui considérable que peut apporter la Sucrerie du Kivu qui peine à l'heure où nous parlons à se relancer par manque de fond de roulement conséquent. Selon les informations à notre possession, cette société exprime seulement le besoin en fond de roulement de plus ou moins 5.000.000 $. Si cette dernière est relancée, elle permettrait de créer au moins 3.000 emplois directs et plus de 10.000 emplois indirects et ainsi diminuerait l'insécurité et le chômage dans la province du Sud-Kivu", a indiqué Claude Misare.
 
S'agissant de la relance des activités agricoles dans la province précitée avec le montant de 1.000.000.000 francs congolais, le député Misare suggère au gouvernement que ce montant ne soit non seulement revu à la hausse mais aussi orienté dans les zones affectées par l'insécurité reccurrente à travers la création des projets intégrateurs, qui non seulement resorberont le chomage aujourd'hui à la base d'afflux massifs des jeunes dans les différents groupes armés, mais permettra aussi d'occuper également un nombre important de la population, spécialement les jeunes.

"Tout ceci ne peut que se réaliser non seulement par la volonté politique, mais aussi lorsqu'il y a une paix durable qui est le pilier pilote de tout développement. Or, vous étes sans ignorer que ma circonscription électorale d'Uvira et une partie des territoires de Fizi et Mwenga traverse aujourd'hui une turbulence des conflits intercommunauataires qui ont occassionné des nombreux déplacés et tueries. C'est pourquoi, nous exhortons le premier ministre de revoir les conditions de vie des militaires et policiers en augmantant leur solde et en donnant quelques avantages sociaux", a indiqué le député national Claude Misare.

Il sied de rappeler que le chef du gouvernement Sylvestre Ilunga Ilunkamba répondra aux différentes préoccupations des députés nationaux dans 48h, soit le mercredi 20 novembre prochain.

Jephté Kitsita