La Synergie des Parents d'élèves des Écoles Conventionnées et Officielles en RDC (SPECOC) demande aux gouverneurs de provinces de publier "en urgence" les arrêtés portant fixation des frais scolaires pour les classes de 7ème et 8ème primaires afin de mettre un terme aux grèves constatées depuis la rentrée scolaire 2019-2020 dans certaines écoles conventionnées.
C'est au cours de son assemblée générale tenue ce samedi 23 novembre 2019 à Kinshasa que sa présidente Wivine Chimusa a formulé cette recommandation aux chefs des exécutifs provinciaux.
À l'en croire, la publication des arrêtés fixant les frais de fonctionnement va couper court à la confusion qui règne autour de la gratuité de l'enseignement décrétée par le président Tshisekedi.
"Même les enfants des humanités n'étudient pas dans les écoles conventionnées alors que certains parents ont même déjà payé les frais de motivation. Nous demandons en urgence que les gouverneurs de provinces puissent fixer les frais de fonctionnement pour couper court à cette confusion entretenue autour de la gratuité qui ne concerne que les classes primaires", a-t-elle déclaré.
Elle invite, en outre, le gouvernement à mettre en place un mécanisme de contrôle, de contrainte et de suivi pour une application effective du caractère gratuit et obligatoire de l'enseignement primaire sur toute l'étendue du pays et cela de manière graduelle.
Pour Wivine Chimusa, le pourcentage du budget prévu pour l'éducation (11,5%) est faible. Pour la réussite de la gratuité de l'enseignement, elle plaide pour la création d'un fonds de soutien à la gratuité, qui sera géré non pas par les politiques mais par la société civile.
"On ne peut même pas compter sur la Banque Mondiale puisqu'en 1989, ce sont les accords entre le gouvernement et ses institutions qui avaient réduit le budget de notre éducation. Nous devons mobiliser les fonds en interne et les fonds externes ne viendront qu'en appui pendant un temps. puisque ça ne peut pas soutenir la gratuité continuellement", a-t-elle dit.
Par ailleurs, la SPECOC rappelle aux enseignants des écoles publiques d'adresser leurs revendications à l'État congolais et de ne plus compter sur les frais de motivation qu'ils considèrent comme droits acquis ou salaire.
Pour lutter contre les fléaux qui gangrènent le secteur éducatif congolais, cette structure annonce qu'elle mettra dans les prochains jours un numéro vert à la disposition des parents d'élèves pour toute dénonciation.
Merveil Molo et Dostin Eugène Luange