Le Conseil de sécurité des Nations unies a voté ce vendredi, aux USA, à l’unanimité de ses quinze membres, la prolongation du mandat de la Mission de l’ONU pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO).
La décision étend jusqu’au 20 décembre 2026,le mandat de cette force de maintien de la paix qui compte environ 11 500 casques bleus déployés sur le terrain. Il s’agit de l’une des rares missions de l’ONU soutenues par les États-Unis d'Amérique, qui cherchent à renforcer la mise en œuvre d’un accord de paix impliquant la RDC et le Rwanda.
Selon des sources diplomatiques, cette prolongation intervient dans un contexte marqué par une dégradation de la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC et par des tensions diplomatiques croissantes autour du rôle de la mission.
Si le vote a été unanime, les déclarations des membres du Conseil ont révélé la fragilité du compromis. La Russie a évoqué un « compromis douloureux », tandis que la Chine a mis en garde contre une instrumentalisation de la MONUSCO « au service des puissances ».
Les États-Unis d'Amérique, de leur côté, ont accusé le Rwanda et le mouvement rebelle M23 de compromettre les efforts de paix et de violer les accords de Washington.
La France, rédactrice du texte, a défendu une position médiane visant à préserver les priorités classiques du mandat tout en intégrant les processus de paix en cours, notamment ceux de Washington et de Doha. Cette approche a reçu le soutien de Washington, qui souhaite voir la mission jouer un rôle accru dans l’appui au cessez-le-feu, tout en accusant Kigali de soutenir le M23.
La Chine et la Russie ont exprimé à plusieurs reprises leurs inquiétudes, rompant la procédure de silence pour dénoncer une politisation du mandat.
Elles plaident pour une interprétation plus prudente et limitative du rôle de la MONUSCO, refusant qu’elle soit subordonnée à des initiatives extérieures au cadre onusien.
Les membres africains du Conseil, regroupés au sein du A3 Plus, ont insisté sur l’importance de privilégier les médiations africaines, notamment celle conduite par le Togo sous l’égide de l’Union africaine, ainsi que le rôle des organisations régionales dans la recherche d’une solution durable.
Le texte adopté maintient les effectifs et les priorités de la mission, tout en ouvrant la voie à un appui encadré à la mise en œuvre d’un cessez-le-feu. Il prévoit également des ajustements possibles en fonction de l’évolution de la situation sur le terrain, signe que le Conseil entend rester attentif aux dynamiques locales et aux tensions diplomatiques qui entourent la MONUSCO.
Raphaël Kwazi