RDC : L'IITA sensibilise sur "Cassava Flash Dryer", séchoir artificiel mis sur pied pour améliorer la productivité de la farine du manioc 

Vendredi 6 décembre 2019 - 19:10
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Les parties prenantes de l'Institut International d'Agriculture Tropicale (IITA) et des transformateurs privés du manioc ont été sensibilisés ce vendredi à Kinshasa sur l'existence d'un séchoir flash de la farine du manioc et de l'amidon. 

Dénommé "Cassava Flash Dryer", ce séchoir artificiel à moyenne échelle de production a été mis sur pied par l'IITA en collaboration  avec l'International Center for Tropical Agriculture (CIAT) et la Recherche Agronomique pour le Développent (CIRAD). Et ce, après près de 5 ans de recherche. 

Selon Thierry Tran, ingénieur agronome, ce séchoir flash permet d'augmenter la productivité de la farine du manioc, tout en réduisant le coût de la production. Avec cette machine, l'on peut produire une ou deux tonnes de la farine du manioc par jour contrairement au séchage au soleil des micro-cossettes, a-t-il indiqué. 

"Le séchoir apparaît être une solution intéressante pour la filière manioc au Congo. Avec un séchoir Flash, on peut augmenter la capacité de production. Donc, augmenter la demande pour les racines de manioc et éventuellement créer des emplois pour les agriculteurs dans les zones rurales. Un séchoir artificiel permettait de tout sécher sur une surface réduite et donc, de lever ce verrou à l'augmentation de la production", a-t-il fait savoir. 

Thierry Tran a rassuré par ailleurs que ce dispositif composé d'un gros tube, produisant une chaleur d'environ 200°, produit de la farine du manioc pure et non-contaminé grâce aux précautions prises en amont. Ce qui constitue un avantage par rapport au séchage au soleil où le produit peut être contaminé par la poussière.

"On prend toutes les précautions nécessaires pour s'assurer que l'air qui entre dans le séchoir n'est pas contaminé. On pose un filtre pour arrêter les impuretés. Tant que le produit est dans le séchoir, il ne peut pas être contaminé. Il est collecté directement dans les sacs qui empêchent toute contamination", a-t-il dit. 

Pour s'offrir "Cassava Flash Dryer" dont la durée est de 10 ans, le financement est estimé entre 30 et 35 mille dollars américains, d'après T. Tran, qui a souligné que le retour sur l'investissement est de 2 à 3 ans. 

Le manioc est l'une des principales vivrières en RDC, qui en produit environ 35 millions de tonnes par an. En Afrique, le Congo-Kinshasa est le deuxième pays producteur de la farine du manioc derrière le Nigeria dont la production est évaluée à un peu plus de 40 millions de tonnes par an. Cependant, la production de cette denrée alimentaire fait face à de nombreux problèmes dus notamment à la rareté des matériels. D'où, la nécessité de s'approprier cette technologie pour hisser la RDC dans le rang de grands producteurs mondiaux de la farine du manioc. 

Prince Mayiro