RDC - Révision de la Constitution : Et si le président Tshisekedi signait la pétition d'Envol de Sesanga ! 

Samedi 14 décembre 2019 - 11:13
Image
7sur7

Sur la problématique de la révision constitutionnelle, quand  le président de la République a parlé hier vendredi devant le Congrès, on aurait crû attendre le député national Delly Sesanga ! 
Et pour cause : les similitudes entre la proposition de loi portant révision de certains dispositions de la constitution, déposée le 18 août au bureau de l'assemblée nationale, et le discours le chef de l'État, sont frappantes.

En effet,  Félix Tshisekedi - même s'il s'est montré prudent en employant la forme interrogative, s'est dit favorable au rétablissement du deuxième tour de la présidentielle (supprimé en 2011 par ses alliés) pour que le vainqueur soit revêtu de la légitimité suffisante pour appliquer sa vision. 

Justement,  la réforme Sesanga, qui vise 30 articles, cible notamment l'article 71 qui a réduit à un tour le scrutin présidentiel. 

Pour Sesanga,  il est question à travers son initiative, de corriger les insuffisances et les faiblesses de la Constitution.

Une autre identité de vue se dégage entre le président et le député, sur la problématique de la double nationalité. 
Le président de l'Envol, dans sa proposition de loi, veut que les congolais d'origine qui ont acquis une autre nationalité la recouvre facilement sans la crainte de voir le processus de recouvrement politisé, comme ça été le cas avec Moïse Katumbi Chapwe. 
Dans son allocution,  le président a dit vouloir mettre fin à cette ambiguïté nationale sur la double nationalité. D'ailleurs a-t-il dit,  les congolais d'origine doivent obtenir leur visa aux postes frontaliers en RDC.


Là où les deux personnalités sont aussi d'accord, c'est de ne pas toucher aux dispositions intangibles de la loi suprême : la ligne rouge.

The last but not the least,  Sesanga comme Tshisekedi ont déploré les conditions dans lesquelles se sont passées les sénatoriales et les gouvernorales, entachées de corruption. 

Sesanga tranche dans le vif en suggérant que les sénateurs notamment soient élus directement par la population. 

Une précision de taille que l'élu de Luiza dans le Kasaï donne, son initiative ne concerne pas notamment l'article 220 qui limite le nombre des mandats présidentiels et leur durée.
Félix Tshisekedi est sur la même longeur d'ondes car il a dit clairement ceci : " ..., nous veillerons, vous et moi,  à ce que personne ne touche à des dispositions intangibles ou verrouillées.''

Si le président est encore au niveau du discours,  le secrétaire général de Ensemble pour le changement est déjà passé à l'action.
Son parti a lancé depuis le 30 novembre une pétition pour récolter 10.000 signatures sur toute l'étendue de la République dont 20.000 à Kinshasa. 

Le président de la République pour faire aboutir son projet de réforme doit s'appuyer sur une dynamique populaire car son regroupement politique CACH n'a pas le poids politique nécessaire, face au FCC, pour concrétiser au sein des institutions cette volonté politique mais pas forcément partagée par ses alliés politiques.
Il doit donc soutenir l'initiative de Sesanga, conseille des analystes. 

Alphonse Muderhwa