Sud-Kivu : 21 ans après le massacre de Makobola, la population exige que justice soit faite

Lundi 30 décembre 2019 - 17:34
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Après le massacre de plus de 700 personnes à Makobola dans le territoire de Fizi au Sud-Kivu, il y a maintenant 21 ans, les habitants de cette partie exigent que justice soit faite.

Ils l’ont déclaré dimanche 29 décembre et lundi 30 décembre 2019 lors des cérémonies de commémoration de ce massacre à l’endroit où les victimes furent enterrées.

« Nous exigeons que justice soit faite. Des milliers de personnes innocentes ont été tuées comme des animaux. Toutes ces victimes ont été enterrées dans des fausses communes. Nous demandons au gouvernement actuel de mener des enquêtes et que les auteurs ainsi que les commanditaires de ce massacre soient déférés devant la justice et qu’ils répondent de leurs actes », ont-ils déclaré.

Cette demande des habitants de Mokobala est aussi appuyée par le prix Nobel de la paix, le docteur Denis Mukwege  qui appelle à se souvenir de ce massacre et exige que justice soit faite.

«Il y a 21 ans, au moins 702 personnes étaient massacrées, brûlées dans leurs maisons pour la plupart des femmes et des enfants. Un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir. Souvenons-nous du Massacre des congolais à Makobola. Justice pour Makobola », a-t-il écrit sur son compte twitter.

Il sied de noter que le gouverneur du Sud-Kivu est représenté à ces cérémonies par le ministre provincial de l’intérieur Lwabadji Lwasi Ngabo qui a déposé une gerbe de fleurs à l’endroit où les victimes furent enterrées. Un monument a été érigé à Makobola par la mutualité des Babembe appelée Emo ya Mbondo.

Pour mémoire, tout a commencé le jour de Noël le 25 décembre 1998 quand les Maï-Maï empêchèrent les rebelles du RCD d’accéder à une nouvelle position vers le village de Makobola II. Cinq jours après soit le 30 décembre 1998, les rebelles des troupes militaires étrangères entrèrent dans Makobola et se livrèrent à des représailles contre la population civile.

Selon le rapport Mapping de l'ONU, cette tuerie est attribuée à des combattants du Rassemblement congolais pour la Démocratie (RCD), et au moins 702 personnes avaient perdu la vie.

Déogratias Cubaka, à Bukavu