Kinshasa : Les raisons de la non inauguration du saut-de-mouton de Pompage à l'issue d'une mission de la CRESP

Jeudi 23 janvier 2020 - 21:43
Image
7SUR7.CD

Une délégation de la  Coordination des Ressources Extérieures et du Suivi des Projets (CRESP) conduite par son coordonnateur Joe Dumbi Kabangu a effectué ce jeudi 23 janvier 2020, une mission de suivi et évaluation sur le site de construction du saut-de-mouton de Kisunka Pompage, à Kinshasa. 

Selon Joe Dumbi, cette mission s'aligne sur l'obligation de la redevabilité des actions du chef de l'État. Le président de la République Félix Tshisekedi a exprimé cette volonté dans ses différentes interventions, a fait savoir le conseiller spécial Joe Dumbi. Sa descente sur terrain avec une équipe de la CRESP, dit-il, c'est pour donner un ton fort au suivi et évaluation des projets de la République.

Sur place à Pompage,  l'équipe de la CRESP a suivi les explications du directeur général de l'Office des Voiries et Drainage (OVD). 

D'après Benjamin Wenga, le saut-de-mouton de Pompage ''est fini à 100%''. ''Je demande qu'on l'inaugure même aujourd'hui'', a-t-il ajouté.
Il a coûté 2.7 millions de dollars USD, a-t-il affirmé conformément aux études minutieusement menées.

Le but de cet ouvrage était de mettre fin au conflit de circulation car au lieu de deux minutes, les bouchons à cet endroit pouvaient immobiliser pendant deux heures plusieurs véhicules, a-t-il expliqué.

7SUR7.CD

 *Mais alors pourquoi le viaduc de Pompage n'a-t-il pas été inauguré par le président de la République 5 mois après ?

Selon le DG de l'OVD, les raisons sont à chercher ailleurs pas sur le viaduc lui-même qui est déjà terminé. Les causes de la non inauguration se trouvent dans l'environnement immédiat du saut-de-mouton, fait-il remarquer. C'est notamment, la construction d'un parking pour accueillir les taxis et taxis bus qui desservent cette partie, car le viaduc se trouve dans un terminus, a-t-il préconisé. 

Pour cela, il faut détruire notamment, la station d'essence qui se trouve juste à côté du saut de mouton, a-t-il indiqué.
Il faut aussi détruire un immeuble construit sur l'emprise publique est qui est à la base des bouchons observés, a-t-il suggéré.

Autre cause évoquée par lui, c'est notamment le ''marché pirate'' situé en face du saut-de-mouton. Ce marché doit être délocalisé, a insisté le DG de l'OVD. Il a aussi relevé que le viaduc est dans un carrefour des tuyaux de la Regideso et des câbles de la SNEL voire de la fibre optique. Ce qui a rendu les travaux délicats en les ralentissant notamment. Il doit y avoir au moins 6 mètres entre la chaussé et les maisons d'habitation ou commerciale, conseille-t-il.

B. Wenga a précisé que les travaux que son office a exécuté étaient des travaux d'urgence qui n'ont pas pris en compte les autres aspects qui environnent le viaduc.
Ces aspects ne relèvent pas de lui, se défend-t-il. Pour notamment expropier et indemniser, afin d'assainir les alentours, il faut une commission dans laquelle siègent les ministres des finances,  des affaires foncières, le gouverneur de la ville, le ministre de l'urbanisme et habitat, de l'aménagement du territoire...avance-t-il.

7SUR7.CD

Ce processus peut prendre plusieurs mois. Ajouter à cela, si l'on veut construire la route qui mène vers Kimbwala,  cela va nécessiter des moyens financiers supplémentaires et un autre délai, argue-t-il.

Le coordonnateur J. Dumbi et son équipe ont suivi toutes les explications et ont procédé à l'inspection de l'ouvrage. Ils ont posé des questions notamment sur les types de contrôle effectués sur cet édifice, sachant que l'OVD n'a pas de laboratoire d'analyses.
Le contrôle se faisait chaque jour et un rapport de surveillance des travaux était transmis chaque mois au maître d'ouvrage (ministère des travaux publics et infrastructures), a dit le DG de l'OVD. Le contrôle est effectué par un cabinet agréé et pour les sauts-de-mouton de 24 novembre et de la RTNC,  le contrôle est assuré par la faculté de polytechnique de l'Université de Kinshasa. Ceci parce que le Bureau technique de contrôle (BTC), organisme public, ne peut pas être partout,  a soutenu B. Wenga.

Le coordonnateur du CRESP a félicité le DG de l'OVD pour avoir répondu à toutes ses interrogations et celles de ses experts. Il dit réserver la primeur de son analyse après sa première descente sur terrain au président de la République. 

Il ne reste plus que 3 options : 

1. Le président de la République inaugure le saut-de-mouton sans attendre les travaux connexes pour assainir son environnement immédiat, crasseux notamment ;

2. Le président de la République postpose l'inauguration de cet ouvrage jusqu'à la fin des travaux d'assainissement ;

7SUR7.CD

3. Le président de la République délègue l'inauguration de cet édifice à une autre autorité.

La décision doit se prendre notamment à l'aune de l'impatience de la population qui veut que le saut-de-mouton soit inauguré. Des chauffeurs taxis l'ont clairement fait savoir à la délégation de la CRESP.

Il faut noter que la délégation de la CRESP était composée d'une équipe d'experts multidisciplinaires pour évaluer les aspects techniques, administratifs et financiers du projet saut-de-mouton de Pompage.

La CRESP est un service spécialisé de la présidence de la République. Elle a été mise en place par le chef de l'État avec mission, entre autre, de lui rendre compte sur l'état d'avancement des projets financés par le trésor public et les bailleurs de fonds. Ce, en vue de lui permettre de s'approprier lesdits projets et programmes destinés à matérialiser sa vision.

Pour rappel, l'inauguration du  saut-de-mouton de Kinsuka Pompage prévue au mois de décembre 2019 n'avait pas eu lieu. 

Lors de sa visite sur le site le samedi 18 janvier dernier, le ministre des infrastructures, Willy Ngoopos, avait exposé les préalables à l'inauguration de cet ouvrage, notamment : 

- La destruction des constructions anarchiques dans les abords du pont ;

- Le lancement des travaux d’assainissement et ;

7SUR7.CD

- La construction d’un marché en vue de dégager les routes envahis par des marché pirates ainsi que des parkings aménagés.

Prince Mayiro