Sur près de 2 millions d'habitants que compte la ville de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, seulement 40% ont actuellement accès à l’eau potable, d’après les estimations du ministère provincial des ressources hydrauliques révélées le mercredi 10 juin 2020 à la presse.
La majeure partie, 60% n'a donc pas accès à l'eau potable, une situation qui révolte les habitants des quartiers touchés ainsi que des mouvements citoyens, surtout en cette période de pandémie.
Indignés par cette situation, les militants du mouvement citoyen Lutte pour le Changement (LUCHA), ont organisé une deuxième manifestation de protestation mercredi dernier, couplé d'un sit-in devant le gouvernorat du Nord-Kivu, où ils ont été reçus par le ministre provincial de l’intérieur et son collègue des ressources hydrauliques et électricité.
D’après ce dernier, le « plan directeur de desserte » est déjà élaboré, mais il est bloqué par le manque des moyens car pour la seule ville de Butembo, 230 millions de dollars américains doivent être mobilisés pour que la ville soit totalement desservie.
« Il n’y a pas de raccourci vers le développement. Aujourd’hui même si on dit que le 10 juillet il faut donner de l’eau à toute la population de Goma, c’est totalement impossible. Et puis, il n’y a pas que Goma qui manque de l’eau, il y a aussi Butembo et Beni, mais nous sommes un gouvernement responsable et nous essayons de faire quelque chose avec nos moyens de bord. Aujourd’hui pour approvisionner toute la ville de Butembo seulement il faut 230 millions USD », a dit le ministre Jean Ruyange.
Comme depuis plusieurs années, les habitants de quelques quartiers font la queue pendant des heures aux robinets pour espérer accéder à l’eau potable. Certains y passent nuit ou se réveillent à 3h du matin pendant que d’autres vont chercher l’eau au lac. Une situation qui rend difficile le respect des mesures d’hygiène en cette période pandémique.
Glody Murhabazi, à Goma