Tueries à Beni : Un député annonce une campagne de désobéissance fiscale si la paix n'est pas rétablie dans 1 mois

Jeudi 25 mars 2021 - 15:43
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Photo 7SUR7.CD

À l'issue de ses vacances parlementaires passées dans la partie nord de la province du Nord-Kivu, le député provincial Promesse Matofali, élu de la ville commerciale de Butembo, annonce que ses électeurs lui ont chargé de dire qu'ils ne paieront plus les impôts, taxes et autres redevances si la sécurité n'est pas rétablie dans un délai d'un mois à Beni ainsi que dans toute la partie nord de la province, longtemps meurtrie.

Il a fait cette annonce ce jeudi 25 mars 2021 au cours d'un point de presse tenu à Goma. Promesse Matofali affirme que ce moratoire est d'ores et déjà entré en vigueur.

« La population nous a demandé de dire ceci aux autorités, la population donne un moratoire d'un mois au gouvernement pour mettre fin à l'insécurité et aux massacres à Beni, mais aussi aux coupeurs des routes. Parce que, ce qui est clair, il y a un complot contre la population de la partie nord du Nord-Kivu, on est en train de massacrer la population jour et nuit, mais aussi on est en train de tuer l'économie de cette partie de la province », a-t-il déclaré au micro de 7SUR7.CD.

Promesse Matofali, membre d'Ensemble pour la République de Moïse Katumbi, affirme que la ville de Butembo était jadis considérée comme « le poumon économique de la province, mais elle est en perte de vitesse aujourd'hui suite à l'insécurité ».

« La population a décidé de nous faire porter le message, en tant que leur porte-parole, que le gouvernement a 1 mois pour mettre fin à ce qui se passe dans la partie nord de la province. Si ça n'arrive pas, après ce délai, la population se donne le droit de ne plus payer aucun impôt, taxe ou autres redevances, puisque c'est anormal que la population continue à payer les taxes alors que cette même population est dans l'impossibilité d'atteindre les champs », prévient cet élu.

La situation sécuritaire peine à se rétablir dans la partie Est de la RDC malgré les opérations militaires en cours, lancées en octobre 2019. Dans son dernier rapport publié le mercredi 24 mars 2021, le Centre d'Etude pour la Promotion de la Paix, la Démocratie et les Droits de l'Homme (CEPADHO) précise que 123 civils ont été tués en l'espace de 3 semaines à Irumu (Ituri) et à Beni au Nord-Kivu.

Glody Murhabazi, à Goma