La plénière du mercredi 28 avril 2021 consacrée à l'investiture et l'audition du programme du gouverneur du Sankuru, Joseph Stéphane Mukumadi, s'est transformée en échange des coups entre les élus provinciaux à l'hémicycle.
D'après un agent de la première institution de la province qui a assisté à la scène et qui s'est confié à 7SUR7.CD sous couvert d'anonymat, les élus du peuple ont formé deux camps dont l'un qui était favorable à la tenue de cette plénière et l'autre non.
« Au Sankuru il y a un ça ne va pas, les députés étaient dans l'hémicycle aujourd'hui (mercredi, ndlr) pour la séance plénière. Il y avait deux camps qui n'arrivaient pas à s'entendre, il y avait un nombre des députés qui ne voulait pas qu'il y ait plénière. Ils ont causé du désordre. Ils se sont battus eux-mêmes et on a suspendu la séance parce qu'il y avait du désordre dans la salle. Il y avait échange des coups, Il y a un député provincial qui est hospitalisé », a-t-il relaté.
Contacté par 7SUR7.CD, Benoît Olamba président de l'organe délibérant explique que le gouverneur Mukumadi n'étant pas présent à Lusambo ne s'est pas présenté à l'hémicycle « comme d'habitude et n'a délégué personne » pour l'audition de son programme et son investiture, comme convenu dans le compromis signé le 28 mars 2021 à Kinshasa sous la présidence du chef de l'État, Félix Tshisekedi.
« Il se fait que le gouverneur est soutenu par cinq députés à qui il a donné une jeep du gouvernorat. Ils se sont introduits dans l'enceinte de l'Assemblée provinciale avec les jeunes gens pour créer des troubles », a renchéri le président de la première institution provinciale.
Et de poursuivre : « Malheureusement pour eux la police a mis la main sur ces gens, deux députés ont été appréhendés avec 4 brigands munis de deux armes et des cartouches. On a amené tout le monde à l'état-major après audition, le soir on a relâché les 2 députés. Au niveau de la plénière, nous l'avons suspendue du fait qu'il y a circulation d'armes autour de l'hémicycle. Ça mettait en insécurité les députés ».
Se confiant à la presse locale après son relâchement par les éléments de la Police, le député provincial Francis Ilunga wa Ilunga dénonce « une intimidation », à laquelle il ne doit pas se laisser faire, tout en affirmant que les députés ont tenu « mordicus pour que la plénière ne se tienne pas » arguant que le président de l'assemblée provinciale n'a plus qualité de convoquer les plénières car visé par une pétition de déchéance.
Il sied de rappeler qu'une pétition de déchéance contre 4 membres du bureau de l'Assemblée provinciale du Sankuru avait été déposée le vendredi 26 mars 2021 par le député provincial et rapporteur adjoint, Francis Ilunga wa Ilunga.
Signée par 7 députés provinciaux, cette pétition concerne le président de l'Assemblée provinciale Benoît Olamba, le vice-président, le rapporteur et le questeur. Ladite pétition n'a jamais été traitée jusqu'aujourd'hui.
Vendredi 16 avril dernier, une plénière a été convoquée par ce bureau au cours de laquelle Francis Ilunga Wa Ilunga a été destitué de son poste de rapporteur adjoint. Une destitution contestée par ce dernier.
Alain Saveur Makoba