Comme annoncé, le procès sur les massacres de Yumbi, dans la province de Maï-Ndome, est ouvert ce mardi 25 mai 2021, à la Haute Cour militaire, siégeant en matière répressive au premier degré dans l'enceinte de la prison militaire de Ndolo.
L'audience a essentiellement porté sur l'identification des prévenus et la vérification de la saisine.
Sur les 79 prévenus cités comme auteurs et co-auteurs des infractions commises à Yumbi, 5 ont été absents.
Le général de brigade Jean-Michel Kabeya a, après appel nominal, insisté sur la nécessité de régulariser la saisine pour les 10 prévenus non en règle et de déférer devant lui ceux qui sont à Yumbi et à Kinshasa mais qui n'ont pas encore été touchés par les exploits de la Justice.
Selon l'auditeur général, ces prévenus sont poursuivis pour 10 préventions dont les crimes contre l'humanité, le meurtre, le terrorisme, la détention illégale d'arme et munition de geurre, l'usurpation de la tenue de la Police nationale.
Après identification des prévenus, les parties ont sollicité de la Haute Cour militaire une remise pour accéder à certaines pièces. Après débat, les juges ont levé la séance en renvoyant la cause au 6 juillet prochain.
Il sied de rappeler que ce procès concerne les présumés auteurs des massacres qui ont été perpétrés les 16 et 17 décembre 2018 à Yumbi, ayant conduit aux violences entre les communautés de Banunu et Batende.
Les tensions ont commencé après la mort du chef de Banunu, Mantoma Fédor, décédé à Kinshasa pendant un séjour privé, le 2 décembre 2018.
Sa mort a provoqué des tensions car sa communauté a jugé bon de l’enterrer, la nuit du 14 au 15 décembre, dans la parcelle familiale, là où aurait été inhumé son père, dans une terre "appartenant" à la communauté Batende.
Cet enterrement a été mal perçu par les Batende qui n'ont pas digéré qu'un chef coutumier d'une autre communauté soit enterré sur sa terre. Ils se sont donc opposés à ce type d’enterrement, ce qui a occasionné des massacres.
Le premier assaut a eu lieu le 16 décembre de la même année 2018, dans la cité de Yumbi. Le jour suivant, les villages Nkolo II, Bongende seront attaqués et incendiés.
Le rapport des Nations unies, publié en mars 2019, fasait état de 535 morts et de plusieurs déplacés, alors que celui du ministère congolais des Droits Humains affirmait que les autorités politico-administratives de Maï-Ndombe auraient dû prendre des mesures adéquates pour éviter ces évènements.
Orly-Darel Ngiambukulu