La ville de Goma dans le Nord-Kivu a vécu une éruption de volcan Nyiragongo le samedi 22 mai 2021 en l’absence des informations sur la surveillance du volcan de la part de l’Observatoire Volcanique de Goma. Cette catastrophe naturelle vient de se produire 20 ans après celle de 2002 causant des pertes en vie humaines, des dégâts matériels importants et le déplacement massif de la population.
Dans la gestion des catastrophes naturelles, la divulgation proactive de l’information joue un rôle essentiel non pas pour empêcher la catastrophe mais plutôt pour permettre à des individus, des communautés et des organisations menacés par un aléa de se préparer et d’agir de façon appropriée et en temps suffisant pour réduire la possibilité de dommages ou de pertes.
Pour le cas de l’éruption de volcan Nyiragongo, la population de Goma était surprise devant cette catastrophe n’ayant aucune information de la part de l’Observatoire Volcanique de Goma sur le volcan. Sur ce, cette population s’est déplacée de Goma à Sake dans l’incertitude n’ayant aucun guide d’évacuation pouvant la renseigner sur les conditions d’aide du lieu où elle est évacuée.
Au regard des failles constatées dans la surveillance volcanique, le Collectif 24 recommande au gouvernement d’intégrer la gestion des risques de catastrophes dans la planification du développement et de faire de la divulgation proactive des informations sur la surveillance volcanique, un élément essentiel du Système d’Alerte Précoce pour protéger des vies, mais aussi les infrastructures et l’environnement.
Selon l’Observatoire Volcanologique de Goma (OVG), les données actuelles de sismicité et de déformation du sol continuent d’indiquer la présence de magma sous la zone urbaine de Goma avec une extension sous le lac.
« La possibilité d’une nouvelle éruption à terre ou sous le lac ne peut toujours pas être exclue pour le moment d’autant que certaines éruptions peuvent advenir avec peu de précurseurs. Face à une telle déclaration de l’OVG qui a entretenu le flou au sein de la population, Collectif 24 constate que la population reste dans un flou persistant étant donné que l’Observatoire Volcanique de Goma n’a pas été précis.
Retenons que l’absence d’alerte pour prévenir du danger avant la catastrophe met en lumière la défaillance du système de gestion des catastrophes en RDC. L’éruption du Mont Nyiragongo ne pouvait être évitée, l’alerte aurait dû retentir bien en amont, et les conséquences humaines et matérielles auraient pu être largement moindres.