Loi Tshiani / Pululu : Christophe Mboso fustige l’ingérence étrangère

Mardi 13 juillet 2021 - 21:41
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Le président de l’assemblée nationale a exprimé son indignation à propos de l’ingérence étrangère constatée dans le chef des diplomates depuis le dépôt à la chambre basse de la loi Tshiani portée par le député Nsingi Pululu. C’était lors de sa communication au cours de la plénière de ce mardi 13 juillet 2021.

Le Speaker de la chambre basse a rappelé, dans sa communication, la consécration par la Charte des Nations-Unies, signée à San Francisco le 28 juin 1945, de l’égalité des droits des peuples et de leur droit à disposer d’eux-mêmes.

« ...L’organisation mondiale et ses membres ont pris l’engagement d’agir conformément aux principes convenus (dans la dite charte ) de commun accord et auxquels d’autres ont adhéré par la suite. Il s’agit , entre autres, du principe de l’égalité souveraine des États avec son corollaire l’interdiction formelle d’intervenir dans les affaires qui relèvent essentiellement de la compétence nationale d’un Etat... », a rappelé le doyen de l’assemblée nationale.

Par ailleurs, Christophe Mboso a déploré le fait que des diplomates s’expriment publiquement sur des questions qui relèvent des affaires intérieures d’un État dans le but de faire pression sur les institutions.

« La République démocratique du Congo réitère son attachement indéfectible aux buts et principes de l’organisation des Nations-Unies. Cependant, elle regrette cette propension audacieuse de certains diplomates à prendre publiquement position sur des questions qui relèvent du domaine réservé de l’Etat, voire à mettre la pression sur ses institutions dans le but d’orienter les décisions et ce, au mépris total de ce principe moderne fondamental. Pareille posture n’est nullement respectueuse de nos engagements communs de San Francisco. La moitié de la morale sera atteinte, si l'on peut éliminer l'ingérence dans la vie des autres. Telle demeure notre conviction !», a poursuivi Mboso Nkodia devant les députés.

Cette déclaration du président Mbosso intervient après les déclarations de la cheffe de la MONUSCO et de l'ambassadeur des États-Unis en RDC sur la proposition de loi de Noël Tshiani relative au verrouillage de certaines hautes fonctions aux seuls Congolais nés de père et de mère tous deux Congolais.

En effet, Mike Hammer avait exprimé sa position dans un tweet en date du 09 juillet 2021, appuyant la déclaration de Bintou Keita sur la Congolité, devant le Conseil de sécurité de l'ONU. 

« J’encourage les responsables des institutions, formations politiques et responsables de la société civile concernés, à travailler ensemble pour rassurer le pays sur l’organisation crédible et indépendante du processus et électoral de 2023. Je souligne également la nécessité d’organiser des élections inclusives et apaisées, en prenant garde aux conséquences potentiellement dangereuses d’un débat clivant sur la nationalité », déclarait Bintou Keita lors de son intervention au conseil de sécurité.

Il sied de rappeler que la proposition de loi sur la nationalité, initiée par l'ex-candidat à la présidentielle de 2018, Noël Tshiani, a été déposée au bureau de l'Assemblée nationale le jeudi 08 juillet dernier.

Moise Dianyishayi