RDC : La Loi Tshiani pollue inutilement le débat public au point d’exhumer les vieux démons de la division (G13)

Mardi 13 juillet 2021 - 07:53
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Dans une déclaration datée du 11 juillet 2021 et parvenu ce mardi à 7SUR7.CD, le Groupe de 13 personnalités politiques et sociales signataires de l'appel du 11 juillet 2020 (G13) dit constater qu’une année après le lancement de son appel et de son initiative de recherche du consensus auprès des forces politiques et sociales, la situation générale demeure préoccupante, au vu des conditions sociopolitiques et économiques prévalant dans le pays.

Sur le plan politique, à 844 jours du délai constitutionnel pour la convocation des scrutins de 2023, le G13 estime que l’option levée par le Gouvernement tendant à conditionner la tenue des élections au recensement de la population relève manifestement des calculs politiques trop osés, qui participent de l’orchestration des scrutins pour la tenue desquels les institutions publiques se déresponsabilisent désormais publiquement. 

Pour le G13, les initiateurs d’une telle approche défient le bon sens et s’interdisent expressément de tirer les leçons du passé récent que personne ne voudrait rééditer. 

"Par ailleurs, alors que l’Union Sacrée de la Nation, initiée par le Président de la République, aux fins de matérialiser sa vision pour le Congo peine à construire durablement son unité, une proposition de loi (De Noël Tshiani ndlr), dite de verrouillage de l’accès à certains postes régaliens, pollue inutilement le débat public au point d’exhumer les vieux démons de la division en ce moment précis, avec le risque d’une remise en cause des fondements de l’ordre politique républicain patiemment construit dans le cadre des Accords de Lusaka (1999), de Sun City (2001) et coulés dans la Constitution du 18 février 2006", indique le G13. 

Par ailleurs, le G13 dit déplorer que ces sujets fondamentalement clivants soient malicieusement ramenés dans le débat comme des préalables, mieux des embûches à la tenue des élections, compromettant ainsi les exigences constitutionnelles et légales de transparence, de crédibilité et d’inclusivité d’un processus électoral apaisé dans le respect des délais constitutionnels.

En outre, le G13 se félicite d’avoir réussi, en son temps, à réunir le consensus des parties prenantes sur des options fondamentales de réformes électorales, traduit dans la proposition de la loi électorale et celle de la loi organique de la CENI, en vue de garantir la tenue des meilleures élections en 2023 et d’éviter les crises postélectorales, comme en 2006, 2011 et 2018.

"L’expérience vécue lors du débat et l’adoption de la loi organique de la CENI, jusqu’à sa promulgation indique que notre classe politique a opté pour  le statu quo en refusant de faire aboutir les reformes de la gouvernance électorale conformément aux vœux exprimés par toutes les forces politiques et sociales initialement consultées", poursuit la déclaration signée notamment par Delly Sesanga,  Claudel Lubaya, Juvenal Munubo, Daniel Mukoko Samba et Jacques Djoli. 

Cependant, le G13 prévient qu'il n’entend pas se départir de sa mission, eu égard aux conséquences toujours désastreuses d’un processus électoral non consensuel. Il dit demeurer déterminé à œuvrer pour la tenue effective des élections crédibles en 2023.

Dans la foulée, le G13 dit réitérer son engagement de participer à toutes les dynamiques qui soutiendront de vraies réformes électorales. 

"A ce titre il soutient la mobilisation en cours et la sensibilisation autour de l'agenda citoyen en tant qu’unique référentiel ayant réuni le consensus des parties prenantes en vue des élections véritablement libres, démocratiques et transparentes en 2023", renchérit la déclaration. 

Dans le même ordre d'idées, le G13 invite toutes les forces vives de la Nation, les mouvements citoyens, les confessions religieuses, les partis politiques, ainsi que toutes les organisations de la société civile à se regrouper autour de cet agenda citoyen en vue d’assurer l’éducation civique électorale de toutes les couches de la population, sur toute l’étendue du pays et à les sensibiliser sur la nécessité de son appropriation des réformes et les enjeux électoraux.  

Jephté Kitsita