En octobre 2020, Claude Nyamugabo alors qu'il était encore ministre de l'environnement et de développement durable, avait octroyé près de 600.000 hectares de concessions forestières dites de "conservation" dans le Maï-Ndombe et l'Equateur à l'Etablissement Buhenwa, basé à Goma. D'après Greenpeace Afrique qui cite une organisation de défense de l'environnement, cet établissement n'a "aucun profil technique" pour mener un tel projet.
Malgré qu'ils violent le moratoire de 2002 sur l’attribution de nouvelles concessions forestières et dépassent la superficie maximale légale, Greenpeace Afrique dit être surpris que ces contrats aient été publiés dans le journal officiel en juin de cette année malgré leur caractère illégal.
"Comment les contrats Buhendwa ont-ils finalement trouvé le chemin du Journal officiel ? Est-ce que c’était le ministère sous Nyamugabo ou bien sous la vice-première ministre Bazaiba qui les a transmis, comme si de rien n’était ?", s'interroge l'ONG dans un communiqué dont 7SUR7.CD a reçu une copie ce vendredi 20 août.
Pour Greenpeace Afrique, même les numéros de ces contrats dans le Journal officiel soulèvent d'autres inquiétudes sur le nombres de concessions attribuées sous Nyamugabo.
"Et comment comprendre que ces contrats portent les numéros 62 à 64 ? Combien de concessions de conservation en tout Claude Nyamugabo a-t-il attribuées en 2020… ou avant, ou après ?", ajoute Greenpeace Afrique.
Hormis l'Etablissement Buhendwa, l'ancien ministre de l'environnement avait vendu pendant la même période à Tradelink, un faux-nez d'un entrepreneur minier belge, 1,4 million d'hectares de forêts. Cette vente a été contestée par un recours gracieux déposé en juin dernier par les Ong CODELT et OCEAN.
Alors que le délai légal de ce recours expire dans une dizaine de jours, Greenpeace Afrique s'interroge si la vice-première ministre, Eve Bazaiba, compte répondre à ce recours dans le délai vu ses récents propos sur l'arrêté légalisant la chasse des animaux endémiques en RDC.
"Dieu ne nous a pas donné les animaux seulement pour les contempler. On peut aussi en faire usage mais un usage rationnel (...)", avait déclaré la VPM Bazaiba le 6 août 2021 à l'occasion de sa visite des installations du Corps pour la protection des parcs nationaux et réserves naturelles apparentés (CorPPN)
Par conséquent, Greenpeace Afrique demande à la vice-première ministre d'user de son pouvoir afin que ces contrats qu'il qualifie "d'arnaques" soient annulés et que leurs auteurs soient enfin poursuivis en justice.
Bienfait Luganywa