
La vice-présidente de l'ONG Enjeux et Solidaire, évoluant dans le secteur de l'éducation, Josiane Mpolo, conteste la décision excluant les élèves du Collège st Georges, auteurs de la vidéo sextape virale sur la toîle, de toutes les écoles catholiques de la RDC.
Elle estime que cette mesure est contraire à la doctrine de l'église par ce que, soutient-elle, tout le monde peut changer.
"Cette décision sur le plan légal est contestable et même du point de vue de la doctrine chrétienne qui se base sur l'amendement. Cela signifie que toute personne peut changer. Demander à ces jeunes de ne plus fréquenter les écoles chrétiennes est totalement contraire à cette doctrine", a-t-elle indiqué.
Elle propose cependant des ateliers d'éducation à la sexualité pour prévenir ces actes immoraux.
"Nous proposons des ateliers d'éducation à la sexualité. Nous précisons qu'il ne faut pas confondre le sexe et la sexualité. Le premier se limite généralement à l'aspect biologique, par contre la sexualité englobe plusieurs dimensions ou domaines. Dans la vidéo, la dimension psychologique se révèle par cet effet de groupe ou de foule. Nous constatons que chaque participant perdait son sens de responsabilité et des inhibitions. Il pense qu'il n'a plus de limite, il se permet de tout faire. Alors que le psychosexuel permet de découvrir son corps...", a-t-elle indiqué.
Josiane Mpolo souligne aussi l'importance d'impliquer les jeunes aux échanges sur la sexualité.
"La manière la plus adaptée pour leur faire comprendre la sexualité est de les impliquer en leur donnant la parole, en les écoutant et en développant leurs compétences. Grâce à l'éducation, à la sexualité nous pouvons expliquer également les risques concernant les infections sexuellement transmissibles telles que le VIH, l'Herbès, sans ignorer les risques liés à la grossesse", a-t-elle renchéri.
Cette éducatrice insiste également sur le fait de banir les sujets "tabous".
"Nous croyons que la grossesse est la cause majeure de la déscolarisation des filles que les séquences des vidéos. Les jeunes courent beaucoup plus de risques à cause des tabous. Quand il s'agit de la sexualité, les adultes se taisent, abandonnant les jeunes face à leurs questionnements, avançant par tâtonnements pour enfin déboucher sur des catastrophes", a-t-elle affirmé.
Pour rappel, les élèves dont il est question ont été exclus définitivement du collège Saint Georges ainsi que des écoles catholiques. Selon le ministre de l'EPST Tony Mwaba, ils ne sont pas exclus du système éducatif congolais.
Christel Insiwe