Une nouvelle audience a eu lieu ce mercredi 06 octobre 2021 à la prison militaire de Ndolo devant la Haute Cour militaire siégeant en matière répressive au second degré sur le double assassinat des défenseurs des droits de l'homme Floribert Chebeya et Fidèle Bazana.
Quelques minutes après l'ouverture, la Haute Cour a décidé d'une remise à la huitaine. La raison principale de ce report est d'accorder le temps à l'avocat pro deo attribué au prévenu Jacques Mugabo de pénétrer le dossier judiciaire de son client.
« Face à la désignation des avocats qui pourraient assister les deux prévenus par devant la Haute Cour et prenant en compte le fait qu'ils n'ont pas encore pris connaissance du dossier judiciaire au greffe surtout que les prévenus sont poursuivis du chef des infractions punissables de la peine capitale, la Haute Cour a estimé qu'il faut qu'on leur donne le temps d'accéder au dossier judiciaire et de s'entretenir même en consultation avec leurs clients au nom de la garantie des droits de la défense prévus aux articles 19 et 61 de la Constitution. En l'occurrence, il s'agit de l'avocat qui va assister Jacques Mugabo parce que Christian Kenga Kenga a exprimé son refus de se voir assister par tout autre avocat que les siens qui se trouveraient à Lubumbashi », a expliqué à la presse Me Richard Bondo, l'un des conseils des parties civiles.
Pour le cas du commissaire supérieur Christian Kenga Kenga qui a récusé son avocat pro deo, Me Bondo a regretté « la passivité et l'inertie du ministère public parce que ce dernier est en train de narguer la Haute Cour en refusant aussi de comparaître ».
« Le Code judiciaire militaire prévoit même des sanctions pour un tel prévenu », a-t-il souligné.
Pour sa part, Me Daniel Bodele, avocat désigné pour le major Kenga Kenga, a promis de prendre langue avec le directeur de la prison pour trouver une solution.
« C'est son droit légitime mais à notre niveau comme nous l'avons signifié à la Haute Cour, nous avons été désignés deux jours avant la tenue de cette audience. Nous avons tenté à deux reprises de le rencontrer mais il ne nous a pas donné cette chance. Nous nous sommes vus avec lui pendant que l'audience était en cours. Nous allons encore tenter de voir le directeur de la prison pour chercher cette collaboration et si jamais il peut revenir sur sa décision », a-t-il fait savoir.
Détenus à la prison militaire de Ndolo, le major Kenga Kenga et son garde rapproché Mugabo sont poursuivis notamment pour association des malfaiteurs, enlèvement, terrorisme etc.
Ces deux officiers avaient été condamnés par contumace en première instance à la peine de mort par la Haute Cour militaire. Ce verdict était tombé en 2011, soit une année après la mort de F. Chebeya et F. Bazana.
Merveil Molo