En République démocratique du Congo, il est difficile de passer un jour sans une nouvelle réaction sur l'entérinement de 12 membres de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) par l'assemblée nationale.
Cette fois-ci, c'est au tour de Moïse Katumbi, allié du chef de l'État Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo au sein de l'Union sacrée de la Nation, de donner de la voix.
Dans une correspondance adressée au président Tshisekedi en date du 18 octobre 2021 et dont 7SUR7.CD s'est procuré une copie ce mercredi, l'ancien gouverneur de l'ex-province du Katanga demande au chef de l'État de rejeter tout simplement la liste des membres entérinés par la chambre basse du Parlement.
"En nous rassurant hier dans vos discours que vous ne laisseriez aucun engagement politique de quelque nature que ce soit primer sur l'intérêt supérieur du peuple congolais et en nous assurant que vous ne ménageriez aucun effort pour préserver la paix et l'unité nationale, vous me donnez aujourd'hui l'occasion de vous demander de rejeter purement et simplement la liste entérinée par l'Assemblée Nationale. Cautionner les irrégularités qui ont émaillé le processus d'entérinement des membres de la CENI conduira inévitablement le pays vers un nouveau cycle de désordres", a écrit Moïse Katumbi.
Dans la foulée, le président du parti politique Ensemble pour la République rappelle à Félix Tshisekedi qu'il a rejeté l'année dernière l'entérinement de Ronsard Malonda.
"Hier, vous avez rejeté une première fois et à juste titre une première liste non consensuelle. Nul ne peut envisager un seul instant qu'aujourd'hui vous puissiez avaliser le travail partisan d'une commission paritaire contestée au risque de jeter sur la CENI un tel voile de suspicion qu'il lui sera impossible d'accomplir sa mission d'organiser, en toute indépendance, neutralité et impartialité des scrutins libres, démocratiques, transparents et inclusifs", renchérit-il.
Pour Moïse Katumbi, là où l'Assemblée Nationale a échoué, il revient au chef de l'État de forger cet indispensable consensus, seule voie à même de garantir un cycle électoral apaisé.
"En ce qui nous concerne, nous ne sommes pas à la recherche des postes. Par contre, nous demeurons soucieux de préserver les valeurs de la République au rang desquelles figure le consensus qui demeure le ferment de la cohésion nationale. Nous vous demandons également d'imposer aux responsables de l'Union Sacrée le respect des textes afin de ne pas y laisser prospérer les anti-valeurs, notamment la corruption, le débauchage, l'achat des consciences, contre lesquelles vous avez engagé une lutte sans merci", a martelé Moïse Katumbi.
Par ailleurs, Moïse Katumbi souligne qu'il revient aujourd'hui à Félix Tshisekedi de rassurer le peuple congolais de sa volonté de mettre en œuvre les engagements pris en les appelant tous à bâtir avec lui l'Union Sacrée pour la Nation.
"Des millions de Congolais espèrent que vous serez au rendez-vous de l'Histoire", conclut Moïse Katumbi.
Pour rappel, des voix ne cessent de s'élever pour contester l'entérinement des membres de la Centrale Électorale. Martin Fayulu, coordonnateur de la coalition LAMUKA, a appelé toutes les forces politiques et sociales acquises au changement, à constituer un grand bloc patriotique contre "la dictature fatshiste qui se met en place".
Jephté Kitsita